Trois ans après l'affaire des emplois fictifs, qui avait éclaboussé la campagne présidentielle de François Fillon, l'ancien Premier ministre, son épouse Penelope et son ancien suppléant vont devoir s'expliquer devant le tribunal correctionnel de Paris à partir de ce lundi 24 février. François Fillon et son ex-suppléant Marc Joulaud vont comparaître pour "détournement de fonds publics". Penelope Fillon est jugée pour complicité et recel de ce délit. Un procès qui pourrait toutefois connaître un faux départ, en raison d'une demande de renvoi de cette seule première journée formulée par la défense en soutien à la grève des avocats contre la réforme de leur régime autonome de retraite.
Penelope Fillon aurait perçu 1,054 million d'euros pour des contrats de 1998 à 2002, 2002 à 2007, puis 2012-2013, en tant que collaboratrice permanente de François Fillon et Marc Joulaud lorsqu'ils étaient députés de la Sarthe. Les trois prévenus, qui doivent comparaître jusqu'au 11 mars, encourent dix ans d'emprisonnement, de lourdes amendes et des peines d'inéligibilité.
Penelope Fillon, qui avait commencé à travailler pour son mari dès 1981, gérait son agenda local, le courrier parlementaire et rédigeait des mémos, soutient la défense. Mais aux yeux des juges, les documents présentés comme "preuves" d'un travail effectif s'apparentent davantage aux "faits et gestes banals" d'une "épouse et mère de famille". Pour les magistrats, les époux Fillon ont tout fait pour "dissimuler" cette activité, connue d'un tout petit cercle.
Les Fillon sont également poursuivis pour recel et complicité d'abus de biens sociaux, pour l'emploi de "conseiller littéraire" obtenu par Penelope Fillon à la Revue des deux mondes de Marc Ladreit de Lacharrière, ami de François Fillon, payé 135.000 euros entre 2012 et 2013.
Pire, selon les juges, l'emploi de Penelope Fillon auprès de Marc Joulaud, un fidèle nommé suppléant quand François Fillon était devenu ministre en 2002, n'était qu'une "contrepartie" et un moyen pour les Fillon "d'augmenter leurs revenus". Elle était d'ailleurs mieux payée que son député.
François Fillon est aussi soupçonné d'avoir "accaparé" les fonds disponibles de son crédit collaborateur en employant successivement, de 2005 à 2007, ses deux aînés Marie et Charles comme assistants parlementaires alors qu'il était sénateur de la Sarthe. Les salaires perçus, évalués à 117.400 euros, étaient reversés en grande partie à François Fillon.
François Fillon est également jugé pour avoir omis de déclarer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) un prêt de 50.000 euros accordé par Marc Ladreit de Lacharrière, milliardaire et ami de l'ancien Premier ministre en mai 2012. Ce prêt, destiné à financer des travaux de rénovation de sa maison, avait été remboursé après le déclenchement de l'affaire.
Seule partie civile au procès, l'Assemblée nationale demande "le remboursement des sommes versées au titre de rémunérations, si jamais la juridiction considère que l'emploi est fictif", selon son avocat Yves Claisse. Soit, le cas échéant, plus d'un million d'euros de dommages et intérêts.
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