Procès des viols de Mazan : le procès hors norme d'un mari qui droguait sa femme pour la livrer à des inconnus sera public

Durant des années, Dominique Pélicot droguait sa femme, à son insu, pour la faire violer par des inconnus. Ce procès hors norme s'est ouvert ce lundi matin 2 septembre devant la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon. 

Au côté du mari, cinquante autres hommes, accusés d'avoir violé Giselle, 72 ans, alors qu'elle se trouvait chez elle, endormie dans sa chambre. Le procès est rarissime par le nombre total d'accusés, âgés de 26 à 74 ans.

Dominique Pélicot apparaît dans le box, le dos courbé, sur une canne. D'emblée, il cherche le regard de sa femme, assise en face de lui, de l'autre côté de la salle. Cette petite dame frêle porte des lunettes de soleil aux verres fumés comme pour se protéger. Mais le bouclier est bien dérisoire. Si ses regards sont apeurés, Gisèle ne baisse pourtant pas les yeux. 

Les autres accusés, eux, se lèvent à tour de rôle. La liste est interminable : un plombier, un journaliste, un retraité... Des dizaines de professions, des jeunes hommes, des grands-pères. Ils occupent plus de la moitié de la salle. Aucun d'entre eux n'a fait demi-tour face à cette femme inerte qu'ils ont agressée.

Gisèle Pélicot ne se souvient de rien. Sédatée, droguée, dans des états proches du coma pendant les viols. Ce lundi matin, elle voit leur visage pour la toute première fois.

Procès public

Face aux enquêteurs, Dominique Pélicot a immédiatement reconnu les faits. Chez les autres accusés, en revanche, c'est loin d'être le cas. L'immense majorité assure toujours penser que l'épouse faisait semblant de dormir. Que toute cette mise en scène faisait partie d'un jeu libertin.

Une défense qui s'annonce périlleuse vu les précautions prises par tous les accusés au domicile des Pélicot : se garer loin de la maison, se déshabiller dans la cuisine, ne pas avoir de parfum, chuchoter... La cour n'hésitera donc pas à visionner les vidéos de ces viols pour trancher. Des viols qui ont été filmés par le mari. 

La victime et sa famille réclament ce lundi matin qu'il n'y ait pas de huit clos. La cour vient de leur donner raison : ce procès, qui va durer quatre longs mois, sera public.