Procès des viols de Mazan : "Ma mère ne se souvient de rien, c'était comme des comas", explique la fille de la victime, Caroline Darian

PODCAST - Caroline Darian est la fille de la victime de l'affaire des "viols de Mazan" dont le procès s'ouvre ce lundi 2 septembre. En 2023, elle témoignait au micro d'Aude Vernuccio dans "Tout savoir sur".

Caroline Darian et son frère Florian P., enfants de la victime de l'affaire des "viols de Mazan" à la cour criminelle d'Avignon (Vaucluse) le lundi 2 septembre.

Crédit : Christophe SIMON / AFP

508. Soumission chimique : qu'est-ce que ce fléau ?

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On l'appelle l'affaire des "Viols de Mazan". Pendant dix ans, Dominique Pélicot a drogué sa femme et l'a livrée inconsciente aux violences sexuelles de plusieurs dizaines d'hommes. 51 comparaissent depuis ce lundi 2 septembre, devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon.

Caroline Darian est la fille de la victime, et autrice du livre Et j'ai cessé de t'appeler Papa (JC Lattès, 2021) dans lequel elle raconte cette affaire emblématique de la soumission chimique. Ce mode opératoire consiste à faire administrer à une personne à son insu, une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de porter atteinte à son intégrité physique.

"Ma mère, pendant 10 ans, a été abusée par plus de 80 personnes issues de toutes les classes sociales. Elle était à son insu, droguée par des médicaments sur ordonnance", témoigne-t-elle dans Tout Savoir Sur. "Elle ne se souvient de rien. C'est comme si tout ce qu'il y avait dans son disque dur était effacé. C'est des scènes qu'elle n'a jamais vécues. Pour la bonne et simple raison que les dosages qui lui étaient administrés étaient tellement puissants que d'entrée, elle perdait tout de suite connaissance. C'était comme des comas."

Je dois vivre avec le fait de ne pas savoir véritablement ce qui s'est passé.

Caroline Darian, auteure

L'horrible découverte s'est faite grâce à des vidéos retrouvée sur le téléphone de son père : "Il a été surpris quelques mois avant, en train de filmer sous les jupes de trois femmes dans un supermarché, rapporte Caroline Darian. Ces femmes vont porter plainte. Il va être interpellé. Les policiers vont saisir son téléphone et découvrent des photos d'une femme dans des postures plus que suggestives, et même dans des actes de viols. C'était ma mère".

Les gendarmes découvrent également deux photos d'elle-même dans le téléphone du père. Ces dernières ne permettent pas de l'incriminer pour agression sexuelle envers sa fille, mais elle a beaucoup de doutes. "Je dois vivre avec le fait de ne pas savoir véritablement ce qui s'est passé", confie Caroline Darian.

L'autrice se bat aujourd'hui pour sensibiliser au fléau de la soumission chimique à travers une association, #MendorsPas. "Ce que je souhaite entreprendre plus exactement, c'est qu'il y ait tous les ans une campagne de prévention d'ampleur qui alerte le grand public et que ce sujet continue d'exister, pas de façon sporadique quand ça vient au gré de l'actualité, mais que ce sujet continue d'exister dans l'espace public et médiatique et qu'on en fasse des campagnes de prévention comme on en fait sur le tabagisme, sur le cancer du sein et j'en passe."

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