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Procès des viols de Mazan : comment Gisèle Pelicot est devenue une icône

INVITÉE RTL - Anne Bouillon explique comment Gisèle Pelicot est "au-delà de sa propre situation personnelle". L'avocate en droits des femmes espère qu'il y aura un avant et un après ce procès.

Gisèle Pélicot lors du procès des viols de Mazan, à Avignon.

Crédit : Christophe SIMON / AFP

GISÈLE PÉLICOT - Anne Bouillon, avocate en droit des femmes, est l'invitée de RTL Midi

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Elle est devenue, à son corps défendant, une icône de la cause féministe. Gisèle Pelicot était de retour à la barre ce mercredi 23 octobre lors du procès des viols de Mazan. Son ex-mari, Dominique Pelicot, y est jugé pour l'avoir droguée et fait violer par des dizaines d'hommes.

L'audience a débuté le 2 septembre et Gisèle Pelicot l'a voulu publique. Voilà donc plus d'un mois et demi que la France suit ce procès emblématique de la soumission chimique et que l'Hexagone est impressionné par le courage de cette femme.

Invitée de RTL ce mercredi 23 octobre, Anne Bouillon, avocate en droit des femmes et violences conjugales, "espère" qu'il y aura un avant et un après ce procès. Selon elle, "Gisèle Pelicot fait preuve d'un courage absolu (...). Elle a conscience qu'après elle, il y aura toutes ces femmes qui ont subi la même chose qui voudront également que la honte change de camp".

"Gisèle Pelicot est au-delà de sa propre situation personnelle : elle travaille et œuvre pour que, collectivement, nous changions de paradigme et prêtions enfin attention à ce que les femmes dénoncent", a estimé Anne Bouillon.

Gisèle Pelicot trace une route qu'on devra suivre

Anne Bouillon, avocate en droits des femmes, au micro de RTL

"La semaine dernière, je défendais une jeune femme devant la Cour d'assises. Elle-même s'est sentie inspirée par Gisèle Pelicot", a aussi raconté l'avocate. "Elle m'a dit qu'elle souhaitait que son procès soit public et qu'elle voulait faire comme elle". Pour Anne Bouillon, Gisèle Pélicot "donne des repères et trace une route qu'on devra suivre".

Alors qu'elle revenait à la barre ce mercredi pour la première fois depuis plusieurs semaines, Gisèle Pelicot s'est exprimée à propos de la personnalité de son mari. "J'avais un homme exceptionnel à la maison. Le violeur n'est pas forcément un inconnu sur un parking. Il est à la maison, il est un bon père, un bon mari", a-t-elle affirmé. Des propos importants et à marteler, selon Anne Bouillon.

"Je fréquente les salles d'assises depuis de nombreuses années et tous les hommes que j'y croise ne sont pas des monstres et connaissent pour la plupart leur victime", a insisté Anne Bouillon. "Ce sont des hommes du quotidien, ordinaires", a assuré l'avocate. Des "Monsieur Tout-le-monde".

Certains accusés récusent malgré tout le terme de "violeur". Comment expliquer cela ? Pour Anne Bouillon, il s'agit du "poids des mots et celui des stigmates" ainsi que le fait que ces hommes n'aient pas "engagé un travail d'introspection, de mise au point".

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