Patrick Salameh : le "Jack l'éventreur de la Canebière"

Au premier coup d'œil, Patrick Salameh affiche le visage de la respectabilité : allure mince et sportive, rasé de frais, cheveux poivre sel et pull de marque. Difficile de discerner en lui cet homme qui a hérité de surnoms effrayants comme le "Barbe Bleue de Marseille", le "Jack L'Éventreur de la Canebière" et diagnostiqué comme un psychopathe par les psychiatres.

À l'automne 2008, les policiers du SRPJ de Marseille vont découvrir le parcours de cet individu déjà bien connu de la justice. Patrick Salameh va ainsi apparaître successivement derrière les disparitions d'une, deux, puis trois prostituées. 

On va aussi le soupçonner d'avoir enlevé et tué une jeune baby-sitter. De quoi faire de cet homme a priori discret et poli, passionné par les histoires de crime, l'un des tueurs en série les plus inquiétants qui soient. Ses victimes n’ont jamais été retrouvées. 

Il a un passé de bourreau, de tortionnaire. Il a déjà fait parler la cruauté, elle a déjà explosé.

Me Victor Gioia

Patrick Salameh se dit étranger à ces affaires de disparition, victime sans doute de son casier judiciaire chargé. En 1993, il avait été condamné aux assises à vingt ans de prison pour une séquestration sur fond d'affaire financière. "Il a un passé de bourreau, de tortionnaire. Il a déjà fait parler la cruauté, elle a déjà explosé", précise Me Victor Gioia, avocat des parents de Fatima Saiah et invité de L'Heure du crime. 

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Patrick Salameh ne répond pas aux questions sur les disparitions. Il se dit fatigué, en état de choc, psychologiquement faible. Les psychiatres évoquent un comportement qui ressemble à celui d’un grand déséquilibré psychopathe. "L’expert Zagury va dire qu’il n’a pas de maladie mentale, mais qu’il est en permanence dans la chosification de sa victime et qu’il a une fascination pour le crime violent et sexuel", détaille Denis Trossero, journaliste et invité de L'Heure du crime. 

Lors de son procès, il accuse les policiers d'avoir truqué l'enquête, d'avoir fabriqué des indices, déplacé des bijoux pour l'accuser. Il reconnaît seulement avoir mené ces trois filles à son appartement, mais ne fait pas le moindre aveu. "Il accuse, il est très offensif, il menace, il distribue les tours de parole. Il est présent, il est très angoissant", énumère Me Victor Gioia, avocat des parents de Fatima Saiah. 

Patrick Salameh est condamné deux fois à la perpétuité. "Avec les condamnations, Salameh est reparti avec ses secrets, avec ses mystères. Nul ne sait pourquoi le monstre qui était en lui a explosé à ce moment-là", conclut Me Victor Gioia. 

Les invités de l'émission

- Denis Trossero, journaliste, spécialiste police-justice qui a suivi cette affaire pour La Provence, auteur du livre Règlements de comptes à Marseille, aux éditions Mareuil (collection Jacques Dallest). 
- Me Victor Gioia, avocat au barreau de Marseille et avocat des parents de Fatima Saiah.

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