Florence Rey et Audry Maupin, une fille et un garçon, étaient jeunes, beaux, amoureux et avaient des idées libres plein la tête jusqu'à l'automne 1994, où on va les comparer, par facilité, à Bonny and Clyde. En une nuit, quatre morts sur le pavé parisien : trois policiers et un chauffeur de taxi. La cinquième victime est Audry Maupin lui-même, abattu au terme d'une course poursuite insensée dans les rues de la capitale.
"C'est un immense bordel, car on n'arrive pas à suivre, on ne voit pas ce qui se passe, on ne sait pas ce qui se passe, les fuyards sont encore en train de partir", raconte Xavier Beneroso, journaliste, qui a suivi cette affaire pour RTL, et invité de L'Heure du crime.
L'enquête va se concentrer sur la survivante du duo, Florence Rey dont la photo s'affiche alors dans tous les journaux. On va la décrire comme une froide pasionaria qui serait une tueuse de flics, même si c'est un autre portrait qui va se dessiner au fil des investigations.
On ne la voit pas dans ce rôle-là
Xavier Beneroso
Les enquêteurs se penchent d'abord sur les motivations du couple, qui logeait dans des squats et fréquentait la mouvance autonome anarchiste de l'ultra-gauche. Ont-ils agi par conviction politique, pour "tuer du flic" ou par simple crapulerie ? "Ce sont des jeunes qui souhaitaient faire des braquages pour avoir de l'argent", estime Me Françoise Berrux, avocate des familles des trois policiers tués et invitée de L'Heure du crime.
Face au juge, Florence Rey répète que le but de la soirée était bien de voler des armes, qu'elle a suivi Audry parce qu'elle le trouvait beau et intelligent. Elle était séduite par sa colère et ses idées. Les psychiatres estiment que Florence Rey était comme aimantée par son compagnon. "On ne la voit pas dans ce rôle-là. Elle n'a ni la tête de la révolutionnaire, ni le visage d'une femme voyou. Elle a la tête d'une petite gamine. On est vraiment stupéfait de voir cette femme-enfant impliquée dans une affaire aussi sanglante", ajoute Xavier Beneroso.
Les enquêteurs estiment que la jeune femme cherche à minimiser sa responsabilité. La nuit fatale, des témoins certifient l'avoir vu tirer au fusil de chasse. D'autres assurent qu’elle encourageait son compagnon à faire feu. "Ce n'était pas une petite chose qui a été manipulée par un tueur né, comme le serait Maupin selon elle", martèle Me Françoise Berrux.
En 1998, elle est condamnée à vingt ans de prison. "Trente après, on ne sait pas la placer exactement sur l'échiquier", résume Xavier Beneroso, journaliste.
- Xavier Beneroso, journaliste. Il a suivi cette affaire pour RTL.
- Me Françoise Berrux, avocate au barreau de Paris, avocate des familles des trois policiers tués : Laurent Gérard, Thierry Maymard et Guy Jacob.
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