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L'épave du DC3 de la Canadian Pacific Airlines après l'explosion
Crédit : DR
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Albert Guay était horloger et vendait des montres mais ce jour-là, pour cinq minutes de trop, il a échoué à commettre le crime parfait, et quel crime ! À l'été 1949, au Canada, il a fait sauter un avion de ligne pour se débarrasser de son épouse. Celle-ci n'a pas survécu à l'explosion en plein vol tout comme les 22 autres passagers et membres d'équipage qui se trouvaient à bord.
Une tragédie inexplicable, source de supputations les plus diverses, jusqu'à imaginer un attentat politique en pleine guerre froide. "Au tout début on s'est demandé si ce n'était pas une question de guerre froide parce qu'il y avait des hommes d'affaires importants dans l'avion. Mais c'était assez loufoque comme postulat et ces pistes-là ont été abandonnées très vite", explique Luc Bertrand, écrivain et invité de L'Heure du crime.
Les enquêteurs vont suivre patiemment la trace de la dynamite et d'un bien mystérieux colis pour arriver à un scénario rocambolesque : celui de ce mari qui voulait effacer sa femme. Un époux volage et cynique qui avait, presque, tout prévu pour ne jamais être inquiété, mais un grain de sable s’est glissé dans cette mécanique diabolique.
Si l'avion n'avait pas eu cinq minutes de retard, il aurait explosé au-dessus du fleuve Saint-Laurent et les preuves de l'attentat auraient été englouties. "Avec les moyens de l'époque, il aurait été absolument impossible de retracer un quelconque indice ou mener à l'arrestation du coupable", précise Luc Bertrand.
Les autorités écartent rapidement la thèse de l'accident. Il s'agit d'un acte criminel, une bombe était à bord. Les enquêteurs s'intéressent de près à Albert Guay, le mari d'une victime du crash, qui est décrit comme un homme violent et qui entretient une relation adultère avec une jeune serveuse. Les policiers sont persuadés que le suspect avait l'intention de refaire sa vie avec la serveuse. Le coût d'un possible divorce étant exorbitant, il aurait choisi d'en finir avec son épouse, quitte à faire exploser l'avion et tuer 23 personnes.
"Il n'y a pas clairement de preuves techniques, scientifiques. Il n'y a rien qui relie Albert Guay scientifiquement au crime et pourtant il va être condamné par un faisceau d'éléments", ajoute Stéphane Berthomet, ancien policier, réalisateur de podcasts et invité de L'Heure du crime.
Les enquêteurs s'intéressent aussi à Marguerite Pitre, qui a déposé le colis piégé à l'aéroport, et à son frère, qui a confectionné la bombe. Les deux complices répètent qu'ils n'étaient pas au courant du projet funeste de l'horloger alors que celui-ci laisse entendre que ce sont eux qui ont tout manigancé.
Si dans un premier temps ils sont épargnés, ils vont être finalement condamnés à mort aux côtés d'Albert Guay pour complicité de meurtre. L'horloger apparaît comme parfaitement machiavélique. "Il est assez manipulateur puisqu'on voit qu'il ne veut pas partir à la potence tout seul", précise Stéphane Berthomet.
- Stéphane Berthomet, ancien policier, créateur et réalisateur de podcasts. Son dernier podcast : Contre-enquête est disponible sur toutes les plateformes d’écoute, avec chaque jeudi un nouvel épisode sur une affaire criminelle.
- Luc Bertrand, écrivain et auteur du livre Un crime sans nom - L'affaire de Sault-au-Cochon publié aux éditions Sylvain Harvey.
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