Affaire Lola : le meurtre insensé de la rue Manin

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur le meurtre de Lola, 12 ans, en octobre 2022 à Paris. Une femme au profil chaotique, Dahbia Benkired, âgée alors de 24 ans, a avoué avoir abusé de la collégienne et l'avoir tué. Elle n'a jamais expliqué son geste.

Des habitants se tiennent près d'un portrait de Lola lors d'un événement commémoratif pour la jeune fille, à Fouquereuil, dans le Pas-de-Calais, la ville natale du père de la victime, le 21 octobre 2022.

Crédit : DENIS CHARLET / AFP

L'INTÉGRALE - Lola : le meurtre insensé de la rue Manin

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L'ENQUÊTE - Lola : deux ans d'enquête ont-ils éclairé cette tragédie ?

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C’est un crime tellement gratuit et abominable qu'il semble porter, à lui tout seul, tous les ingrédients d'un acte de démence. Sauf que pas un seul des psychiatres qui se sont succédés pour examiner Dahbia Benkired, 26 ans, n'ont noté chez elle de signe de folie.

Une après-midi de l’automne 2022, c’est cette jeune femme qui a entraîné dans un piège la petite Lola Daviet, douze ans, qui rentrait de son collège. Elle lui a fait subir les pires tourments puis lui a donné la mort. Un crime sans raison précise si ce n'est la volonté de faire le mal. "Elle ne connaissait pas du tout Lola. Pourquoi s'en prendre à cette jeune fille ?", s'interroge Timothée Boutry, journaliste police/justice au Parisien et invité de L'Heure du crime.

À l'époque, la mort de Lola va révulser la France entière. L'enquête va alors découvrir le visage d’une meurtrière au parcours erratique : une algérienne sans papiers et sans domicile fixe, interdite de séjour qui peu à peu glissait vers les marges de la société.

Elle a agi en toute conscience.

Cindy Hubert

Après la découverte de la malle dans laquelle repose le corps de Lola, l'enquête est très rapide pour retrouver la suspecte numéro un. Il s'agit maintenant de reconstituer le scénario de ce crime qui dépasse l'entendement et trouver le mobile. "C'est une enquête à rebours. On a quasiment tout depuis le départ : on a la victime, on a la suspecte, on a à peu près l'enchaînement et on va essayer de comprendre ce qu'il s'est passé", explique Timothée Boutry, journaliste police/justice au Parisien.
Lors des auditions de Dahbia Benkired, les policiers décrivent une femme pas du tout bouleversée, qui ne manifeste ni regret, ni émotion. Deux experts confirment l'absence de trouble psychiatrique chez la jeune femme, mais notent une tendance à la manipulation et au mensonge. "La folie de ce meurtre n'implique pas forcément la folie de son auteur. (...) Elle a agi en toute conscience", précise Cindy Hubert, journaliste police/justice de RTL et invitée de L'Heure du crime.

"On n'a pas cette explication de la folie. C'est sûrement ça qui va être difficile pendant le procès, de devoir être confronté à quelqu'un qui, en réalité, n'a peut-être pas de raisons, ne sait pas pourquoi elle a tué cette enfant", explique Cindy Hubert, journaliste police/justice de RTL. Dahbia Benkired, toujours incarcérée dans une unité pour malades difficiles, attend de savoir si elle sera un jour jugée.

L'affaire a fait une deuxième victime : le père de Lola, mort d'une crise cardiaque un an après le décès de sa fille. "La famille de Lola a explosé. (...) Le procès risque d'être encore une épreuve, ça va être difficile d'entendre l'accusée décrire les faits", ajoute Cindy Hubert, journaliste police/justice de RTL.