Un incendie volontaire sur des câbles électriques a paralysé le trafic de la gare de l'Est ce mardi 24 janvier à Paris. Concernant l'enquête en cours, on le sait, une plainte a été déposée par la SNCF, le parquet de Meaux a été saisi. Pour se rendre sur les voies, le ou les incendiaires ont dû franchir un portillon d'accès, portillon dont la serrure était ouverte sans aucune trace d'effraction, donc possiblement par une personne qui avait une clé d'accès.
Ensuite, il y a eu deux incendies dans des endroits complexes. Pour le premier, il a fallu déplacer deux panneaux en béton pour accéder au coffret qui abrite les câbles électriques. Idem pour le second coffret, situé, lui, en dessous des voies de circulation des trains. Enfin, précision importante, aucun vol n'a été constaté sur place. Un dénouement rapide s'annonce compliqué parce que les enquêteurs eux-mêmes ne sont pas franchement optimistes. D'abord, il n'y a pas de caméras de vidéosurveillance sur les lieux mêmes des deux incendies.
Il y a à peu près 500 nœuds ferroviaires en France. Ce sont des sites qui sont effectivement sensibles, il y a des clôtures, des barrières, mais la SNCF ne peut pas mettre des caméras partout. En revanche, la PJ a saisi les bandes de caméras de Vaires-sur-Marne et des alentours. Et même s'il y a peu de monde dans cette zone à 1h10 du matin, cela reste un travail de fourmi, tout comme sur les prélèvements effectués mardi sur place. Une chose est sûre en tout cas, celui ou ceux qui ont fait ça connaissaient parfaitement la zone. Pour les enquêteurs, ça ne peut être qu'un employé ou un ex-employé de la SNCF ou bien une personne qui travaille pour un sous-traitant.
Ce sabotage intervient alors que les cheminots se mobilisent contre la réforme des retraites. Alors certains pourraient être tentés de faire un lien avec la mobilisation contre la réforme gouvernementale. Pourtant, les syndicats, eux, s'en défendent. Certains contactés par RTL explique clairement que non, "ce n'est pas nous". D'autres ne veulent pas commenter cette action et d'autres expliquent que le sabotage ne fait pas partie des modes d'action. "La grève et la mobilisation, oui, bien sûr, mais pas le sabotage. Il ne faut pas casser un outil de travail", nous a-t-on répété.
D'autant plus qu'il y a eu un précédent. Nous sommes allés regarder dans les archives, le 5 décembre 2019, la ligne TGV Paris-Marseille avait dû être fermée, car des câbles de signalisation avaient été incendiés dans la nuit. C'était dans la Drôme. Là aussi, des plaques de béton avaient dû être déplacées à l'époque et le préfet dénonçait également un sabotage. C'était le 5 décembre 2019, lors d'une grande journée d'action contre les retraites. Un cas pratiquement similaire donc.
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