Obsèques de Mehdi Kessaci à Marseille : son frère Amine a porté un gilet pare-balles pendant toute la cérémonie

L’image marquante de cette journée est celle d’Amine Kessaci, militant marseillais engagé contre le narcotrafic dont le frère Mehdi a été tué, entrant dans la mosquée sans quitter son gilet pare-balles. Il est arrivé une demi-heure avant la cérémonie, aux côtés de sa mère, dans un convoi de quatre voitures noires blindées aux vitres teintées. Elles étaient escortées par des hommes du RAID armés de fusils d’assaut, postés à toutes les entrées du lieu de prière.

Amine Kessaci a porté son gilet tout au long de la cérémonie. La sécurité était la priorité. Une image qui a impressionné de nombreux fidèles parmi les 600 à 700 personnes réunies dans les deux salles combles de la mosquée. L’émotion était palpable.

Une ville touchée, des habitants bouleversés

Des habitants de la cité Frais Vallon sont venus par solidarité. Certains ont préféré rester silencieux à la sortie du lieu de culture. D’autres ont tenu à s’exprimer, comme Hamza, au micro de RTL : “Ce ne sont que des dealers, ce sont des jeunes qui sont foutus pour rien. Le papa a perdu un fils, c’est le deuxième. Je ne peux pas me mettre à sa place. Pourtant, j’ai des enfants, mais personne ne peut se mettre à sa place. C’est très douloureux.”

Un autre habitant, Malik, âgé de vingt ans comme Mehdi qu’il connaissait bien, s’est montré fataliste : “C’est Marseille. Ils s’attaquent à tout le monde pour rien. Et puis le fait qu’il allait à la pharmacie… Aujourd’hui, tu peux te faire tuer alors que tu vas chercher des médicaments pour ta mère, c’est grave.”

“On fait front” : la solidarité des quartiers

Sonia, issue d’une cité voisine, est venue elle aussi soutenir la famille : “On fait front face à toutes ces menaces et on dit stop, il faut faire bouger les choses. Ce sont nos jeunes dans les quartiers qui veulent faire bouger les choses. On a un sentiment d’insécurité, de ne plus pouvoir faire confiance.”

Elle souhaite qu’Amine retrouve la force de porter la voix des quartiers. Elle sera présente à la marche blanche prévue samedi 22 novembre.