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"On ne veut pas être des kamikazes " : à Marseille, peur et colère après l’assassinat du petit frère d’Amine Kessaci

Après l’assassinat, le jeudi 13 novembre, de Mehdi Kessaci, petit frère du militant anti-trafic Amine Kessaci, le climat s’est considérablement assombri parmi celles et ceux qui luttent contre le trafic de drogue. Certains ont choisi de baisser les bras, tandis que d’autres, malgré la peur, continuent de vouloir se battre.

Mehdi Kessaci, frère du militant écologiste Amine Kessaci, photographié le 7 juillet 2024.

Crédit : Jeremy MARTIN, Maxime CONCHON / AFP

Certains activistes anti-trafic ont décidé de jeter l'éponge à Marseille après l'assassinat de Mehdi Kessaci

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Etienne Baudu & Antoine Jacquet & Arthur Pereira

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Trois jours après le meurtre de Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, militant marseillais engagé contre le trafic de drogue, dans le 4ᵉ arrondissement de Marseille, le climat s’est encore assombri parmi celles et ceux qui, chaque jour, luttent contre le narco-banditisme.

La procureure de la République de Marseille a indiqué que la piste d’un “assassinat d’avertissement” était envisagée, des mots qui résonnent fortement chez ces militants. Beaucoup y voient une attaque pensée pour viser, avertir ou intimider Amine Kessaci. Et certains redoutent désormais que eux-mêmes ou leurs proches puissent être les prochains visés.

"Je vous avoue qu’il y a une peur", confie Sohraya, militante elle aussi à Marseille. "On a des amis, de la famille… On ne veut pas être des kamikazes non plus", ajoute-t-elle, lucide sur les risques encourus par celles et ceux qui s’opposent publiquement aux réseaux de stupéfiants.

Une autre mère marseillaise, proche de la famille Kessaci, qui a elle aussi perdu deux proches dans des meurtres liés au trafic, partage ce même sentiment d’impuissance : "Oui, je vis dans la peur. On ne peut que pleurer, rien d’autre. On n’a pas la justice de notre côté."

Certains décident de tout stopper, mais pas tous

Certains, comme Sohraya, refusent de se laisser abattre et veulent poursuivre leur lutte contre le narco-banditisme. "On ne se taira pas non plus. Ils n’ont pas gagné, d’accord ? Je ne veux pas qu’ils croient qu’ils ont gagné", affirme-t-elle avec détermination.

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D’autres ont choisi de baisser les bras. C’est le cas de Karima, qui faisait partie d’un collectif de familles de victimes. Son frère a été tué par des narcotrafiquants. "Pour moi, aujourd’hui, en France, ils ont le plein pouvoir et ils ont gagné la guerre", confie-t-elle, amère.

Les narcotrafiquants, pour moi, aujourd'hui, en France, ils ont le plein pouvoir et ils ont gagné la guerre.

Karima, ancienne membre d'un collectif de familles de victimes d'assassinats

"Moi, je ne veux pas que ma famille vive la même chose qu’Amine Kessaci. Je ne prendrai pas ce risque. Si leur objectif était de faire taire les voix, en tout cas, ils ont réussi à faire taire la mienne", confie Karima, résignée.

De son côté, l’amie de la famille Kessaci espère avant tout que justice soit rendueL’enquête, destinée à éclaircir les motifs derrière ce meurtre, est toujours en cours.

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