Nîmes : sept malfaiteurs interpellés trois mois après le meurtre de Fayed, 10 ans

Sept malfaiteurs présumés ont été interpellés par la police judiciaire dans l’affaire du meurtre de Fayed, à Nîmes, tué par une rafale d’arme de guerre au mois d’août dans le quartier Pissevin alors qu’il rentrait du restaurant avec oncle et son petit frère. Leur père réagit au micro de RTL.

Le quartier Pissevin, à Nîmes, où a vécu le couple Fakir-Castro.

Crédit : NICOLAS TUCAT / AFP

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Il a quitté Nîmes le cœur noirci. Le père du petit Fayed est retourné vivre sur l’île de Mayotte, à plus de 7.000 kilomètres des lieux du drame, après le meurtre de son fils de 10 ans, fauché par des balles de kalachnikov le 21 août dernier. Un "écolier modèle" selon sa maîtresse, une victime innocente des affrontements entre trafiquants pour le contrôle de ce point de deal, installé autour d’une galerie commerciale désaffectée.

"Ces arrestations sont une très bonne nouvelle. J’aimerais voir à quoi il ressemble, voir le visage de l’assassin de mon fils", a réagi le père de Fayed, contacté par téléphone. "Ce qui est fait est fait. J’espère que la justice va les juger pour ce qu’ils ont commis. Mais ce que j’ai ressenti dans mon cœur, personne n’arrivera à l’effacer. Je pense à Fayed à chaque fois que je me réveille", a-t-il ajouté.

L’enquête, prioritaire en raison de l’âge de la victime et du contexte des "narco-homicides" qui s’étendent désormais au-delà des grandes métropoles, a mobilisé plusieurs services de police coordonnée par la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Marseille. Selon une source proche de l’affaire contactée par RTL dans la soirée, sept personnes ont été interpellées ce lundi 13 novembre, lors d’un vaste coup de filet révélé par nos confrères du Parisien.

Le quotidien a précisé que les hommes appréhendés l'ont été grâce à des traces ADN retrouvées sur des douilles. Parmi ces gardés à vue, au moins deux hommes sont originaires de la cité phocéenne, indice qui tend à confirmer l’une des thèses des policiers : des trafiquants de drogue de différentes villes se disputent le "terrain" du quartier Pissevin, à Nîmes. Les interrogatoires pourront se prolonger jusqu’à vendredi 17 novembre au matin, l’enquête étant ouverte pour des faits commis "en bande organisée".

À écouter

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00:02:08

"Le trafic continue"

Et maintenant ? Raouf Azzouz, le Président de l’association Milles Couleurs, n’a pas vu le trafic de stupéfiants disparaître dans sa cité, malgré l’envoi de la CRS 8 et les rondes constantes de la police. "S’il s’avère que les personnes interpellées sont bien responsables du meurtre de Fayed, on pourra dire que la justice a été rapide, pour une fois", a constaté le responsable de la structure.

Et d'ajouter : "Ça ne ramènera pas Fayed, mais on pourra dire qu’il y a une justice. Après, je vois encore les choufs (guetteurs,ndlr) le trafic continue, la police est présente, je les croise dans les halls d’immeubles, ils continuent de mettre la pression. Mais avec de tels chiffres d’affaires, le trafic de drogue ne va pas disparaître du jour au lendemain. Même si on nous a promis une antenne de police à demeure d’ici la fin de l’année, je crains que l’on ne doive apprendre à vivre avec".
Deux jours après la mort de Fayed et malgré l’émotion suscitée par sa disparition injuste et brutale, un jeune homme de 18 ans originaire de Béziers avait lui aussi été tué par balles dans ce quartier.

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