2 min de lecture
Ludovic Friat, magistrat, président de l’Union syndicale des magistrats (USM) et premier vice-président adjoint du tribunal de Paris
Crédit : Lionel BONAVENTURE / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Y a-t-il eu une justice spéciale pour Nicolas Sarkozy ? Les avocats de l'ancien président de la République l'affirment après sa condamnation à 5 ans de prison avec exécution de la peine avant le procès en appel, le 25 septembre dernier. "La haine n'a donc décidément aucune limite, a accusé Nicolas Sarkozy à la sortie de l'audience. Ceux qui me haïssent à ce point pensent m'humilier. Ce qu'ils ont humilié, c'est la France".
L'un de ses avocats, Jean-Michel Darrois a, lui, parlé dans la foulée de "procès politique", estimant notamment que rien ne justifie l'exécution provisoire du mandat de dépôt et, donc, son incarcération prochaine. Sur RTL, ce vendredi 26 septembre, Ludovic Friat, premier vice-président adjoint du tribunal de Paris et président de l’Union syndicale des magistrats (USM), assure qu'il s'agit d'un "outil qui est utilisé tous les jours dans les tribunaux français".
"C'est un outil qui n'est pas lié au risque de fuite, explique-t-il, mais à la condamnation elle-même. À partir du moment donné où vous êtes sur une condamnation qui est relativement lourde, les tribunaux, de façon quasi-systématique, mettent en un dépôt l'exécution provisoire. C'est un outil qu'on peut critiquer, mais c'est un outil qui existe. Statistiquement, plus la peine prononcée est importante, plus l'exécution à la barre de la sanction se fait. On est à peu près, sur des peines de l'ordre de 5 ans, à 80% statistiquement de mise à exécution immédiate".
Ludovic Friat reconnaît le caractère unique de la décision de justice rendue le 25 septembre, mais écarte toute intension politique de la part des magistrats. "On est sur un champ politique et sur un champ de défense, ce qui est tout à fait normal, plus tout à fait sur un champ judiciaire, estime-t-il. La décision qui a été rendue, bien évidemment, elle a des conséquences politiques, bien évidemment, c'est une déflagration politique, je ne vais pas dire l'inverse. Ceci étant, je tiens à m'inscrire en faux sur cette ligne de défense, qui est une défense assez habituelle dans ces dossiers-là, de dire que 'si j'ai été condamné, c'est parce que le juge, le procureur était un ennemi politique et non pas un magistrat'."
"Les juges ont jugé des faits, assure-t-il. Un homme qui a commis des faits. Les juges n'ont pas jugé Nicolas Sarkozy et ses idées. Il n'y a pas de justice politique dans ce sens-là. En tant que Français, je ne peux que regretter qu'un président de la République se retrouve dans cette situation-là. Mais en tant que Français aussi, je regrette que quelqu'un qui, à l'époque, sollicitait la magistrature suprême ait pu, puisqu'il a fait appel, commettre des faits d'une telle gravité".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte