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Nancy : le calvaire d'une jeune femme séquestrée, torturée et violée

Une jeune déficiente mentale, aujourd'hui âgée de 24 ans, a raconté les humiliations, violences et viols qu'elle a subis à Verdun, en 2015. Six personnes sont jugées depuis dix jours à Nancy.

La cour d'appel de Nancy (illustration)
La cour d'appel de Nancy (illustration)
Crédit : Capture d'écran / Google maps
Claire Gaveau & AFP

Humiliations, violences et viols... Voilà le calvaire vécu, en 2015 à Verdun, par une jeune femme de 24 ans. "Dès qu'elles m'ont attachée, je ne pouvais plus me sauver. Ce n'était plus mes amies (...) Tout ce qui m'est arrivé m'a endurcie, j'ai plus mûri. Je suis plus méfiante", raconte d'une voix assurée la victime, une jeune déficiente mentale.

À quelques mètres d'elle, dans le box, trois hommes et deux femmes, âgés de 22 à 30 ans, sont soupçonnés de l'avoir séquestrée et martyrisée pendant plusieurs jours. La petite copine de l'un deux est jugée pour l'avoir frappée lors d'un passage à tabac qui a duré plusieurs heures et avoir assisté à des brutalités sans réagir.

Placée en famille d'accueil dans son enfance, la jeune fille, atteinte d'une débilité mentale légère, arrive à Verdun à l'automne 2014 pour un contrat d'apprentissage. Elle vit dans un foyer de jeunes travailleurs, découvre avec difficulté l'autonomie et la solitude. "Je me sentais perdue", reconnaît la victime, placée désormais sous curatelle renforcée.

Des scènes ont été filmées ou photographiées

Parfois les souvenirs sont confus, la chronologie des faits incertaine. Mais elle est capable d'attribuer chaque coup, chaque humiliation, à son auteur. Claques, coups de poing et de pied avec des chaussures à crampons, cheveux rasés, brûlures avec un couteau chauffé à blanc, stylo à bille enfoncé à plusieurs reprises sur les fesses, excréments étalés sur son visage... Des scènes ont été filmées ou photographiées.

Dans le box, Lætitia Dupont, 26 ans, que la victime présente comme l'instigatrice, s'agace. "Je vais péter les plombs", lâche-t-elle, excédée par le récit de la jeune femme à la barre. "Une brûlure de cigarette, c'est particulièrement douloureux. Vous avez crié ?", demande la présidente de la cour d'assises, Catherine Hologne. "Non, je n'ai rien dit", répond la jeune fille, qui apparaît souvent "impassible" sur les images.

Ces violences-là, j'essaie de les effacer de ma tête

La jeune femme, aux assises de Nancy

Et puis, il y a eu les nombreux viols. "Ces violences-là, j'essaie de les effacer de ma tête", souligne-t-elle. Elle raconte aussi les deux bains forcés dans la Meuse, toute habillée, en pleine nuit. La seconde fois, le groupe l'a empêchée de regagner la berge pendant plusieurs minutes, la repoussant vers l'eau. Arrivée sur le bord, titubante, elle est tombée à cause d'un croche-pied de Lætitia Dupont.

Craignant pour sa vie, elle avait révélé les faits à son assistante sociale en mars 2015. Aujourd'hui, elle refuse tout suivi psychologique, se sent "capable d'endurer tout ça" et a pris "un petit chat pour les cauchemars". "Je voyais des scènes, les étranglements, les viols, les violences. La semaine dernière, j'en ai encore vécu deux", précise-t-elle.

"J'aimerais qu'ils paient pour ce qu'ils m'ont fait, je ne veux pas qu'ils sortent de prison. Ils peuvent recommencer", ajoute-t-elle. Le verdict est attendu le 8 février. Le père d'un accusé, âgé de 56 ans et qui comparaissait libre pour "non-dénonciation de crimes", sera jugé ultérieurement en raison d'une blessure. 

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