Mort de Louise : comment les enquêteurs vont-ils procéder pour avancer dans leurs investigations ?

Dans l'enquête sur la mort de Louise, 11 ans, deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue ce lundi 10 février. Elles sont présumées innocentes. 

L'homme, âgé de 23 ans, est mis en cause pour meurtre sur une mineure de moins de 15 ans. Sa mère, âgée de 55 ans, est soupçonnée de non-dénonciation de crime. "Des vérifications sont en cours afin de déterminer leur éventuelle implication dans la commission de ces faits", a précisé le procureur de la République d'Evry, Grégoire Dulin.

"Le simple intitulé est extrêmement grave. Ces personnes, si elles sont reconnues coupable, encourent la peine maximum, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité", a réagi sur RTL Jacques-Charles Fombonne, ex-général de gendarmerie et expert en procédures criminelles.

Rappelant que "le code de procédure pénale autorise un officier de police judiciaire à placer un suspect en garde à vue à partir du moment où il existe contre cette personne des raisons plausibles de penser qu'elle a commis l'infraction. Ça peut être très peu de choses, le fait de se trouver sur les lieux, d'avoir un comportement bizarre à l'arrivée des enquêteurs, d'être sur les lieux et d'avoir été par exemple condamné pour des agressions sur mineur ou pour des délits à caractère sexuel. Pour le moment, ça ne va pas plus loin."

L'expérience enseigne que les coups de couteau, notamment s'ils sont donnés dans un grand nombre, sont un palliatif à une sexualité généralement défaillante

Jacques-Charles Fombonne, ex-général de gendarmerie et expert en procédures criminelles

Le corps de Louise, disparue à la sortie de son collège d'Epinay-sur-Orge vendredi après-midi, a été retrouvé vers 2h30 samedi dans le bois des Templiers à Longjumeau, à quelques centaines de mètres de l'établissement scolaire.

L'autopsie de la collégienne, réalisée à l'institut médico-légal de Corbeil-Essonnes, a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", selon le parquet.

"L'expérience enseigne que les coups de couteau, notamment s'ils sont donnés dans un grand nombre, sont un palliatif à une sexualité généralement défaillante (...) une pulsion sexuelle pas assouvie", a souligné Jacques-Charles Fombonne. Et de poursuivre : "Je ne vous dis pas dans quelle circonstance on pourrait s'acharner par vengeance, par colère, contre une gamine de 11 ans."

Le téléphone, "l'élément majeur"

Autre information notable ce lundi : le téléphone de l'adolescente a été découvert près de son corps, dans le bois des Templiers. "C'est l'élément majeur", a estimé Jacques-Charles Fombonne. "Un travail périphérique" va être mené pour connaître "l'environnement" de la victime, à savoir "ses appels téléphoniques (...) éventuellement les réseaux sociaux pour voir si elle n'aurait pas fait de mauvaises rencontres à la suite d'un rendez-vous de pédophile".

L'analyse de l'appareil par les enquêteurs "peut épuiser l'hypothèse d'un rendez-vous donné par un pédophile. Ça va permettre de localiser ses appels, de trouver éventuellement ses correspondants, des interlocuteurs téléphoniques. C'est un travail que la PJ sait évidemment faire", a indiqué l'ex-général de gendarmerie.

Au-delà de l'exploitation du téléphone, ce dernier a évoqué "la technique de l'escargot", à savoir "les gens qui auraient pu être témoin, parce qu'ils sont dans ce bois à ce moment-là, les gens qui habitent à côté". Tout en soulignant "le travail fondamental" de la police scientifique "sur la partie médecine légale pour déterminer la nature des blessures et les causes de la mort" ainsi que "sur les éléments de constatation". 

Pour lui, compte tenu du lieu et des conditions climatiques - "la pluie" - "on n'aura pas de traces de pas, de choses caractéristiques. En matière d'empreintes digitales, ça peut être extrêmement difficile, même si on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise sur l'ADN", sans compter que l'arme du crime (cutter ? tesson de verre ?) n'a pas encore été retrouvée.