Les circonstances troublantes de la mort d'un homme de 30 ans, le 5 janvier à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), sur le point d'être éclaircies. Une information judiciaire a été ouverte pour faire la lumière sur l'interpellation du trentenaire, qui la veille avait reçu des policiers une douzaine de décharges d'un pistolet à impulsion électrique. Une affaire qui relance la controverse autour de l'utilisation de ces appareils par les forces de l'ordre.
Deux premières enquêtes avaient été ouvertes : l'une confiée à l'IGPN pour retracer l'intervention des policiers, et l'autre sur les violences et menaces à l'encontre des agents, confiée à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis.
"Les investigations s'attacheront à rechercher si un lien de causalité peut être établi entre les usages répétés de pistolet à impulsion électrique, les moyens qui ont été utilisés pour l'interpellation et le décès intervenu", a indiqué le procureur de la République de Bobigny, Éric Mathais, dans un communiqué.
La Ligue des droits de l'Homme (LDH) avait dénoncé une intervention policière "démesurée". Interpellé dans l'épicerie où il travaillait, dans la nuit du 4 janvier à Montfermeil, le jeune homme est décédé le lendemain après avoir subi deux arrêts cardio-respiratoires. Au cours de l'intervention des policiers, une douzaine de décharges d'un pistolet de type taser lui ont été administrées, d'après les premiers éléments de l'enquête communiqués par le parquet de Bobigny. 18 fonctionnaires sont intervenus en plusieurs fois sur les lieux, six ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique (PIE, qui projette des aiguillons reliés à l'arme par des filins).
"L'utilisation massive et répétée de cette arme, alors que l'homme était seul face à 18 fonctionnaires de police présents au moment de son interpellation, est extrêmement inquiétante", estime la LDH dans un communiqué. La Ligue pointe également que ces pistolets sont "trop facilement utilisé(s) comme un moyen de neutralisation sur des personnes ne présentant pas de danger immédiat".
D'après une source policière, reprenant la version des premiers policiers à être intervenus dans l'épicerie, les fonctionnaires s'y étaient rendu pour déloger cet employé "agressif, violent et fortement agité". Il sera plus tard testé positif à l'alcool. Toujours selon leur version, après avoir tenté de le raisonner, la situation a dégénéré, l'homme aurait pris les agents à partie, en mordant l'un d'entre eux violemment au doigt, et le blessant au visage. D'après nos sources, un coup de pied au visage d'un agent aurait également été donné dans la foulée. Les fonctionnaires auraient alors fait appel à du renfort, après avoir tiré plusieurs décharges de taser et avoir tenté, sans succès, de le menotter.
Le lendemain du décès, des témoins de la scène ont assuré à l'AFP, sans toutefois s'étendre, que l'épicier n'avait jamais fait appel aux policiers ce soir-là et que la patrouille de la Brigade anti-criminalité (BAC) était intervenue d'initiative, contrairement à l'affirmation d'une source proche du dossier. D'après eux, le jeune homme a été "tabassé". Selon les amis de la victime, ce père de deux enfants n'avait pas de problème particulier avec les forces de l'ordre, qui le rencontraient souvent lors de leurs patrouilles.
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