Mort d'Émile : que peuvent révéler les expertises des ossements retrouvés ?

Après la découverte "d'ossements" d'Émile samedi 30 mars, neuf mois après sa disparition dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), son décès reste toujours inexpliqué.

L'entrée du hameau du hameau du Haut-Vernet, où a disparu le petit Émile

Crédit : Amelin/RTL

MORT D'ÉMILE - 3 questions à Bernard Marc, médecin légiste

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Le mystère sur les circonstances de la mort d'Émile reste entier. Chute accidentelle, homicide involontaire, meurtre ? Si le décès du petit garçon a été confirmé ce dimanche 31 mars, neuf mois après sa disparition dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), le drame reste entouré de mystère.

Seuls quelques ossements, dont le crâne de l'enfant de deux ans et demi, ont été retrouvés samedi 30 mars par une randonneuse, non loin du Haut-Vernet, entre Digne-les-Bains et Gap. Ils ont été transportés par hélicoptère jusqu'à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie, situé à Pontoise. Les enquêteurs espèrent maintenant dissiper le flou autour du décès d'Émile en tentant de faire parler son crâne.

"On commence par regarder s'il y a des traces de traumatisme sur ce crâne. Est-ce qu'il y a eu à ce niveau un traumatisme qui a occasionné le décès ?", explique le médecin légiste Bernard Marc ce lundi 1ᵉʳ avril sur RTL. "On va rechercher une trace de fracture, un enfoncement, ou bien à l'intérieur sur la calotte crânienne, des éléments qui vont nous indiquer qu'il y a eu une hémorragie intracrânienne".

Les enquêteurs vont par ailleurs tenter de déterminer si un humain ou un animal est entré en contact avec les ossements d'Émile. "Il peut y avoir des surlésions ou des lésions post-mortelles, c'est-à-dire des lésions qui se sont surajoutées après le décès", détaille le légiste. Elles pourraient alors révéler que le crâne du petit garçon a été "bougé, mobilisé, peut-être tenu dans une mâchoire animale". Des hypothèses plausibles, selon Bernard Marc.

Les dents, un indice précieux

"Les dents vont nous donner la première idée, explique Bernard Marc. Est-ce qu'elles ont été fracturées ? Est-ce qu'elles ont été lésées ? Est-ce qu'il y a eu un traumatisme facial ?" Les dents peuvent révéler un traumatisme antérieur de la face. De la même manière, si elles ont une coloration rosée, elles peuvent évoquer un syndrome asphyxique, indique le médecin légiste : "elles se marquent, elles prennent une coloration rosée à leur base si l'enfant a été asphyxié ou est décédé de ce type. C'est tout ce qu'elles pourront révéler".

Les enquêteurs vont aussi s'attacher à déterminer la date du décès d'Émile. "Il ne restera pas d'éléments comme des fragments de peau, des fragments de tendons. Tout cela va pouvoir nous donner une sorte d'idée du décès. Et puis aussi la présence de mousses, d'insectes, de terres, peut donner une idée d'où était le crâne, est-ce qu'il a été bougé, est-ce qu'il était dans le même endroit que celui où on l'a retrouvé", explique Bernard Marc.

Il va falloir le faire parler de toutes les façons possibles

Bernard Marc, médecin légiste et responsable de l’Unité Médico-Judiciaire au Grand Hôpital de l’Est Francilien (GHEF)

"Il va falloir associer toutes les sciences forensiques, les sciences médico-légales, l'entomologie en est une, mais aussi tout ce qui va être du domaine de l'étude des mousses, des lichens, de ce qu'on peut retrouver sur ce crâne, rappelle le légiste. Il va falloir le faire parler de toutes les façons possibles".

La découverte du crâne d'Émile, reste néanmoins une des pièces du "puzzle", selon Bernard Marc. "Tant qu'on n'a pas les autres fragments osseux, on est véritablement dans l'interrogation", conclu le médecin.

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