Nous sommes le 24 janvier 2024, à la cour d'assises de Montpellier (Hérault). Dans le box des accusés, Sandrine Pissarra, 54 ans. La prothésiste ongulaire de profession est jugée pour actes de “torture et de barbarie ayant entraîné la mort” de sa fille Amandine. L’adolescente de 13 ans est morte de faim quatre ans auparavant, à l'été 2020. Elle ne pesait alors que 28 kilos pour 1m55. Comment cette mère de famille a-t-elle pu infliger un tel calvaire à son propre enfant ?
Quinquagénaire coquette, Sandrine Pissarra tient une onglerie dans le centre de Montblanc (Hérault). Les clientes de cette femme apprêtée aux cheveux longs et au visage retouché parlent d'une femme gentille et à l’écoute. Pourtant, une fois rentrée à son domicile, la commerçante se transforme en tyran domestique.
Sandrine Pissarra est mère de huit enfants nés de trois pères différents. Son premier compagnon a fui avec les deux ainées, et un de ses nourrissons est décédé à l’âge de 3 mois. Après la mort d’Amandine, les quatre autres enfants décident de se constituer parties civiles contre leur propre mère. Ces derniers se souviennent de "punitions sans fin" et de "l'enfer sur terre tous les jours”.
Un des fils de Sandrine Pissarra parle d’une mère "nocive psychologiquement", "folle à lier”, avec qui il a décidé de rompre toute relation. Chez elle, Sandrine institue un régime de terreur. La mère de famille dirige tout d’une main de fer : son nouveau compagnon, Jean-Michel Cros, 45 ans, n’a pas son mot à dire et craint lui aussi les foudres de Sandrine, à qui il est assujetti.
La quadragénaire prive sa fille de nourriture, d’eau, et lui impose l'isolement et l'enfermement. Des sévices dont Amandine, qui a développé des troubles alimentaires, est la première victime. "Amandine, c'est le vilain petit canard", explique un des frères de la victime. La mère de famille ne supporte pas la ressemblance d'Amandine avec son père. Un homme duquel elle est séparée, et qu’elle exècre au plus haut point.
Sandrine Pissarra grandit dans une famille pauvre entre la France et le Portugal. Cette dernière raconte avoir été battue par sa mère célibataire : “J’ai pris des gifles, des coups de poing parce que je n’arrivais pas à lire", confie-t-elle. Sandrine vit également sous la coupe d’une mère tyrannique, dépressive et violente, et raconte une jeunesse où les humiliations et la faim étaient permanentes.
“On habitait dans un sous-sol, on dormait souvent le ventre vide", raconte-t-elle. Une enfance difficile qui expliquerait, selon elle les sévices, et témoigne de son impitoyabilité. En août 2019, un an avant la mort de l'adolescente, une voisine capte les hurlements d’Amandine face à Sandrine, à l'aide de son téléphone portable. "J'ai rien fait, Madame", hurle la jeune fille à sa mère.
Cette dernière a également installé des caméras de vidéos de surveillance dans de nombreux recoins de sa maison, et surveille ses enfants sur son téléphone via une application depuis son travail. Une dictature domestique qui conduira aux conséquences irréversibles du 6 août 2020. Quatre ans plus tard, après cinq jours de procès, le verdict tombe : la peine de réclusion criminelle à perpétuité est prononcée à l'encontre de Sandrine Pissarra, et 20 ans de prison pour son compagnon Jean-Michel.
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