La mort d'Amandine, affamée et maltraitée par sa mère, aurait-elle pu être évitée ?

Des appels à l'aide restés sans réponses. Le 6 août 2020, Amandine, 13 ans, décède après avoir été affamée et torturée par sa mère, Sandrine Pissarra. Maltraitée depuis l'enfance, la jeune fille a tenté à plusieurs reprises d'alerter son entourage sur ce qu'elle subissait. En effet, l'enquête montre que nombreux sont ceux qui savaient qu'Amandine était en danger.

Certains professeurs ont décrit par exemple une enfant qui semblait affamée. "Tout le monde remarque qu'elle mange beaucoup à la cantine, qu'elle a un très solide appétit", indique François Barrière, journaliste au Midi Libre, dans Enquêtes criminelles. "On l'a même surprise en train de voler des goûters et de fouiller dans les poubelles. Un enfant qui vole des goûters, c'est qu'il a faim. Et s'il a faim, c'est peut-être parce qu'on ne le nourrit pas", ajoute Michel Mary, chroniqueur judiciaire.

Pire encore, il y avait des preuves visibles des mauvais traitements qu'Amandine subissait à la maison et en particulier des ecchymoses sur les genoux, la conséquence d'avoir subi la punition du piquet. 

Des signalements qui n'ont pas abouti

Depuis l'âge des trois ans d'Amandine, les services sociaux ont été alertés du comportement de Sandrine Pissarra avec sa fille. Un certain nombre de signalements ont été faits, au niveau de l'école et même au niveau de la justice. Un juge pour enfants a ainsi été saisi à deux ou trois reprises. Mais à chaque fois, ces enquêtes se sont soldées par des non-lieux et n'ont pas permis de protéger l'adolescente. 

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Pour brouiller les pistes, la mère d'Amandine sait comment s'y prendre. D'abord, elle change régulièrement sa fille d'école. "Chaque année, elle allait dans un nouvel établissement scolaire, ce qui est souvent un signe d'ailleurs de maltraitance familiale", fait remarquer François Barrière. Sandrine Pissarra réussit à duper tout le monde, même les médecins. Et ce, notamment au sujet des nombreuses ecchymoses présentes sur le corps de sa fille. "Pour justifier les bleus, le médecin a quand même fait un certificat pour dire que c'était normal parce qu'elle avait la scarlatine", indique Michel Mary. 

Le 24 janvier 2025, Sandrine Pissarra a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 20 ans. Au-delà du verdict, ce drame soulève une question plus large, celle de la responsabilité collective car c'est tout un système, toute une société qui n'a pas su protéger Amandine.

>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.