Un procès pour Michèle Alliot-Marie. Le parquet de Nanterre a requis le renvoi devant un tribunal correctionnel l'ex-ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy pour prise illégale d'intérêts dans le cadre du dossier de subventions versées entre 2009 et 2013 au bénéfice d'une association de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).
Cet organisme était présidé par son père, Bernard Marie (décédé en 2015), lorsqu'elle était adjointe au maire de la ville.
Comme le relève Mediapart, Michèle Alliot-Marie est à ce jour la seule personnalité de la Ve République à avoir successivement dirigé tous les ministères régaliens : défense (2002-2007), intérieur (2007-2009), justice (2009-2010) et affaires étrangères (2010-2011), jusqu'à son éviction du gouvernement, lors du printemps arabe, en raison de sa proximité avec la dictature tunisienne de Ben Ali (mort en 2019).
Une information judiciaire ouverte en 2013 à Nanterre, visant Bernard Marie, ancien député-maire de Biarritz, et sa fille, avait repéré ces subventions versées par la mairie de Saint-Jean-de-Luz à une association, la Fondation du bénévolat, via l'office de tourisme de la ville.
Cette association a pour rôle essentiel l'organisation du Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, présidée par Bernard Marie. Selon des éléments recueillis durant l'investigation, chaque année, l'association recevait notamment 25.000 euros de la part de la mairie.
Or, entre 2009 et 2013 (date de la dernière édition de ce festival), Michèle Alliot-Marie était adjointe au maire, en plus de ses fonctions de garde des Sceaux puis de ministre des Affaires étrangères.
"Nous n'aurons aucune difficulté à démontrer l'innocence de Mme Alliot-Marie"
Mes Rémi Lorrain et Christophe Ingrain, avocats de Michèle Alliot-Marie
L'ex-ministre, âgée aujourd'hui de 77 ans, "n'a participé à aucun vote ayant pour objet le versement d'une subvention à l'association présidée par son père, ni directement, ni indirectement", ont réagi ses avocats, Mes Rémi Lorrain et Christophe Ingrain. "Nous n'aurons aucune difficulté à démontrer l'innocence de Mme Alliot-Marie", ont-ils assuré.
En novembre 2020, ils ont notamment obtenu une réduction de la période des faits, à la suite d'une décision de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Versailles, indiquant que le juge d'instruction n'était "pas saisi de faits de prise illégale d'intérêts susceptibles d'avoir été commis en 2013".
Au total, six des huit derniers ministres de la justice français se retrouvent aujourd'hui devant la justice pour des dossiers d'atteintes à la probité. Dont l'actuel garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, pour prises illégales d'intérêts (il va être jugé du 6 au 17 novembre prochain par la Cour de justice de la République).
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