Meurtres dans le Nord : le tueur présumé préparait son plan sanglant depuis plusieurs jours

Cinq morts, un seul tireur. Deux jours après la série de fusillades mortelles commises près de Dunkerque, le tueur, qui s'est rendu de lui-même à la police, est toujours en garde à vue. Les enquêteurs tentent de comprendre ses motivations. 

48 heures plus tôt, le jeune homme de 22 ans abattait froidement cinq personnes, en commençant par son ancien patron. Paul Dekeister, directeur d'une entreprise de transport et père d'enfants en bas âge, est tué froidement devant sa famille à la sortie de la commune de Wormhout dans un corps de ferme isolé. 

L'auteur n'est autre que son ancien employé qui tire à plusieurs reprises avant de prendre la fuite. Il est alors 15h15 et la tuerie ne fait que commencer puisqu'il se dirige vers la zone portuaire de Dunkerque à Loon-Plage. Moins d'une heure après avoir tué son ancien employeur, il s'en prend à deux agents de sécurité qu'il avait côtoyés dans une autre entreprise. 

Puis, quelques kilomètres plus loin, il tire à nouveau devant un camp de migrants sur deux exilés iraniens de 19 et 30 ans. C'est vers 17h20 que le meurtrier de 22 ans se rend de lui-même à la gendarmerie de Givelde, où il habite, et avoue ses cinq meurtres. 

Des mobiles flous

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Le tireur, Paul, est un chauffeur routier de profession qui vivait toujours chez ses parents, une famille sans histoire. Selon le parquet, il était inconnu de la justice. Examiné pendant sa garde à vue par un médecin, il n'est pas considéré comme psychologiquement fragile. Il n'a pour autant pas vraiment pris pleinement conscience de la gravité de ses actes, selon son avocate. 

Dans son coffre, les enquêteurs ont retrouvé quatre armes à feu, un pistolet automatique de 9 millimètres et une carabine. Membre d'un club de tir et fils d'un chasseur, il aurait obtenu ses armes légalement. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme aurait mûrement réfléchi à son plan sanglant qu'il préparait depuis plusieurs jours. 

Selon son avocate, Me Planckeel, il en voulait à son ancien patron de Wormhout de ne pas l'avoir gardé, même si le contrat doit encore être examiné. Il a expliqué avoir des projets qu'il ne pouvait plus mener à bien. Quant aux deux agents de sécurité, ses motivations semblent encore assez floues. S'il est coopératif avec les enquêteurs, le suspect a du mal à expliquer tous ses gestes. 

Le profil des victimes

Du côté des victimes, le directeur de l'entreprise de transport, abattu en premier, était bien connu dans le secteur, membre d'une famille respectée qui avait déjà été endeuillée par d'autres drames dans le passé. Concernant les deux agents de sécurité de 33 et 37 ans, ils étaient également reconnus dans la région : l'un pour son engagement sur le carnaval de Dunkerque et l'autre dans un club de moto. 

Enfin, les deux exilés iraniens se trouvaient malheureusement au mauvais endroit car le tueur présumé ne les connaissait absolument pas. Ils faisaient partie d'un campement régulièrement endeuillé. Des fleurs y ont été déposées ce week-end pour leur rendre un dernier hommage.