Le 8 février 2003, Monique Lejeune est retrouvée morte devant sa porte d’entrée. Monique Lejeune a ouvert la porte à son agresseur. L'attaque a été rapide et intense. Les légistes dénombrent 58 coups de couteau. La police est sûre d’une chose, l’auteur du crime est un proche de la victime.
Jean-Luc, l’un des fils de la victime, est le dernier visiteur de Monique. Interrogé, il ne figure pas dans la liste des suspects. Un mois plus tard, c’est au tour de Béatrice Matis d’être convoquée. Elle est l’ancienne épouse de Claude Lejeune, le mari de Monique. Chaque membre de la famille, ainsi que Monique, subissent un prélèvement de salive. Béatrice ressort libre.
L’ex-femme revient au commissariat deux mois plus tard. Elle avoue avoir rendu visite à Monique le soir de sa mort pour organiser une réunion de famille surprise. Béatrice indique que Monique a perdu l'équilibre et l'a griffée involontairement. Le légiste indique qu’il s’agit d’une blessure profonde, mais la suspecte affirme qu’elle ne s’est pas bagarrée avec la victime. "Elle est allée voir la police par pragmatisme et par peur", raconte avocat général et invité de L'Heure du Crime.
Écrouée, trois policiers vont dire avoir été témoins de ses aveux : "J'ai été submergée par la colère... Je suis allée chercher un couteau que j'ai toujours sous le siège de ma voiture. Je suis revenue chez Monique pour la frapper". Béatrice nie ces propos devant le juge, mais elle reste en prison jusqu’à son procès en 2009. "Elle est concentrée sur ce qu’elle dit et s’adapte aux questions", souligne Luc Frémiot.
Devant la cour d’assises, Eric Dupont Moretti, son avocat, dresse l'inventaire des doutes, erreurs et oublis qui abonderaient dans le dossier. La Cour ordonne un complément d'enquête. Le procès reprend un an et demi plus tard, mais n'a pas bougé d'un pouce. Me Dupont-Moretti laisse entendre qu'on se trompe de coupable : une conversation téléphonique pourrait incriminer Jean-Luc, le fils de la victime. Sa famille répète qu’il ne ferait pas de mal à une mouche. Béatrice Matis est acquittée, mais le parquet fait appel au verdict.
En 2012, Matis comparait pour la troisième fois devant une cour d’assises. Les experts restent flous et aucune trace de sang n’est retrouvée au domicile ou dans la voiture de Béatrice Matis. L’arme du crime reste introuvable. Béatrice Matis est cette fois condamnée à 15 ans de prison pour avoir tué Monique Lejeune. "Je sais que les enfants vont bien et ont repris le chemin d’une vie sereine, même si ça restera toujours un traumatisme", conclut Caroline Mantrat, avocate de Jean-Luc Lejeune et invitée de L'Heure du Crime.
- Me Caroline Matrat, avocate au barreau de Boulogne-sur-Mer et avocate de Jean-Luc Lejeune, le fils de Monique Lejeune.
- Luc Frémiot, avocat général lors du procès en appel. Son dernier livre : Non-assistance à femmes en danger, aux éditions de L’Observatoire.
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