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Une marche organisée en mémoire de Kevin Chavatte, poignardé à mort à 17 ans, début juin 2018
Crédit : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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C'est l'histoire d'un piège macabre imaginé par deux adolescents. Tout commence avec le meurtre violent de Kévin, 17 ans, dans un parc à Mourmelon-le-Grand, dans la Marne, le samedi 2 juin en pleine journée. À ce moment, Kévin se promène avec une amie, qui se présentera comme sa "presque petite-amie".
Seule témoin directe de la scène, elle raconte d'abord aux enquêteurs qu'il s'agit d'une tentative de vol de son sac à main qui a mal tourné. Kévin a été transpercé de 20 coups de couteau. La jeune fille parle aussi d'un regard échangé et qui a provoqué l'altercation mortelle.
Des versions qui se contredisent, ou qui manquent de cohérence. L'amie de Kévin décrit l'agresseur avec des détails qui permettent à la police d'établir à portrait-robot. À ce moment, l'auteur des coups de couteau serait grand, brun et habillé d'un treillis.
Le lundi suivant, le 4 juin, quand la jeune fille retourne à l'école, alors que Kévin est donc décédé, l'un de leurs camarades remarque qu'un autre élève, A., boîte et est blessé. Il sait que ce dernier éprouve des sentiments amoureux pour la jeune femme de 17 ans aussi et alerte les enquêteurs.
A. est appréhendé au domicile familial. Son ADN correspond à celui du sang retrouvé sur la scène du meurtre. L'arme du crime, un poignard, ainsi que des vêtements ensanglantés, sont retrouvés à son domicile. En garde à vue, il avoue.
Immédiatement, la "presque petite-amie" de Kévin le reconnaît. Pourtant, il ne correspond en rien au portrait-robot délivré grâce à ses informations. Le portrait-robot cherchait à la base à retrouver la trace "d'un homme de couleur de peau 'type' basanée". En fait, les deux adolescents avaient recherché une photo sur internet pour imaginer et préparer ensemble un portrait-robot.
Et A. insiste devant les enquêteurs : c'est elle qui a commandité le meurtre de Kévin et nie ses sentiments pour elle. Différents témoignages de camarades de classe vont pourtant dans le sens inverse : "Il parlait d'elle comme si c'était tout, explique Léa, une lycéenne. C'était vraiment quelqu'un d'important pour lui." Il s'agirait donc d'un funeste triangle amoureux.
Mardi 5 juin, c'est à la jeune femme d'être placée en garde à vue. Elle nie les déclarations du premier suspect. Avant d'être interpellée, elle a appelé à plusieurs reprises les gendarmes pour faire part de sa peur d'être mise en cause par A..
Il parlait d'elle comme si c'était tout
Léa, camarade de lycée d'A. à propos de la jeune femme
Elle admet avoir rencontré A. une heure avant les faits, et l'avoir parfaitement reconnu lorsqu'il aurait poignardé Kévin, contrairement à sa déclaration initiale. Elle assure cependant qu'elle ne souhaitait pas la mort de Kévin.
L'exploitation de leurs téléphones montre également que les deux suspects ont eu des contacts "quasi-quotidiens" durant les 6 derniers mois. Le procureur de Reims évoque avoir trouvé dans leurs échanges "des photos d'une certaine intimité et suggestibilité de la jeune fille", et des photos où ils se mettent en scène avec des armes de guerre.
"La jeune fille devait donner rendez-vous à la victime dans ce bois alors que le mis en cause se trouvait à proximité. Il devait simuler le vol du sac de la jeune fille pour conduire la victime à intervenir et devait alors le poignarder à mort", raconte le procureur de Reims en conférence de presse le 6 juin dernier pendant laquelle il décrit une dynamique "quasiment machiavélique".
Les deux mineurs ont finalement été mis en examen le même jour. Si la participation du jeune garçon semble relativement cernée, celle de la jeune fille et son rôle méritent d'être encore largement précisés", selon le procureur, soulignant que l'instruction devrait affiner leur rôle et profil psychologique.
Le parquet a ouvert une information judiciaire pour assassinat contre A. et la jeune femme. Ils encourent 20 ans de réclusion criminelle, voire 30 ans si l'excuse de minorité n'est pas retenue aux assises.
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