Vendredi 30 janvier 1976, à midi, Philippe Bertrand, 7 ans, quitte avec ses camarades l'école primaire de Pont-Sainte-Marie, commune limitrophe de Troyes. Il ne s'attarde pas, il doit aller chercher son petit frère Christophe à la maternelle, toute proche, puis retrouver leur père devant le magasin de fleurs. Mais Philippe n'est pas au rendez-vous. Il disparait sans que personne n'ait vu quoi que ce soit.
A 12h20, coup de fil chez les Bertrand. C'est la mère de famille, Marie-Françoise qui décroche. Une voix d'homme, calme, pas du tout autoritaire, avertit que Philippe a été enlevé et réclame 1 million de francs. Le commissariat de Troyes est alerté et l'affaire est très vite prise au sérieux.
18h16, le téléphone sonne à nouveau, le même homme est rassurant. Il indique que l'enfant va bien. Les enquêteurs demandent au couple Bertrand de faire durer la conversation afin de localiser l'appel. La police se rend jusqu'à une cabine téléphonique mais cette arrivée imprévue fait sortir l'homme en trombe, bondir dans un fossé et disparaitre dans la nuit…
Après trois jours de silence, enfin un signe, un gant du petit Philippe est déposé dans la boite au lettre du curé de Pont-Sainte-Marie. L'abbé Cuny doit l'apporter à la famille avec interdiction d'en parler à la police. Le gant est accompagné des instructions à suivre pour la remise de la rançon le 10 février.
Quatre heures de jeu de piste dans la campagne pour le père de Philippe qui suit les instructions. La course s'achève à minuit cinq devant le restaurant La Mangeoire, à Montiéramey. La police interroge les patrons du restaurant qui décrivent un client blond portant des lunettes carrées. Un homme qui, a ce moment précis, repasse devant le restaurant à bord de sa Citroen DS blanche, le signalement est donné…
11 février au matin, l'homme à la DS est interpellé chez lui, au numéro 5 de la rue de la République à Troyes. Il s'agit du dénommé Patrick Henry, 23 ans qui dit exercer la profession de représentant. Pas de Philipe Bertrand chez lui.
En garde à vue, il nie les faits, le commissaire Charles Pellegrini est persuadé de tenir le ravisseur. Mais l'intéressé, pourtant secoué en garde à vue, ne bronche pas. Après 48 heures de garde à vue, Patrick Henry est libre, il va parader devant les journalistes, multiplier les interviews et dire que ceux qui ont enlevé Philipe méritent la mort.
Patrick Henry, ni remords ni regrets et la mort programmée du petit Philippe Bertrand, c'est l'enquête de "L'Heure du Crime".
- Alain Hamon, ancien journaliste RTL.
Auteur du livre « Bonjour, on vient pour l'affaire ! » aux éditions
JPO, collection Jacques Pradel
- Charles Pellegrini, ancien patron de
l’OCRB (Office Central de la Répréssion du Banditisme)
- Martine Veys, amie de Patrick Henry
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