Lundi 14 octobre, vers 18h50, alors que le camion de police arrivait devant les Baumettes, les surveillants pénitentiaires ont découvert qu'il manquait quatre personnes sur les 17 censées être transportées. Quatre détenus qui se trouvaient dans un fourgon de police se sont fait la belle lors de leur transfert entre le tribunal de Marseille et la prison, a appris ce mardi de sources concordantes l'AFP.
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et la direction centrale de la police judiciaire ont été saisies par le parquet, a indiqué le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux. Trois policiers se trouvaient à l'avant du fourgon lors du transfert, a-t-il précisé. Aucun des fuyards n'était classé "détenu particulièrement signalé", selon le procureur. Ils revenaient du tribunal qui les avait jugés pour des faits commis en détention.
"Les détenus sont menottés et installés dans des petites cellules à deux, mais leurs collègues détenus ont dû faire beaucoup de bruit contre les parois en fer pour couvrir leur évasion", a avancé Catherine Forzi, responsable FO. "S'ils ont forcé la porte du fourgon cellulaire, les policiers qui les transportaient ont pu ne pas les entendre", a-t-elle ajouté.
Considéré comme le collecteur principal dans un vaste dossier de blanchiment de l’argent du trafic de stupéfiants jugé depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille, Abdlakrim Daoudi se trouvait dans le fourgon en question, et a donc lui-même assisté à l'évasion, comme il l'a raconté devant le tribunal.
"Ils ont ouvert la porte de la cellule mais nous n’avons pas voulu prendre la fuite. Je me suis levé pour aller refermer la porte du fourgon", a-t-il déclaré. Questionné par son avocat sur sa décision de ne pas prendre la fuite, Abdlakrim Daoudi a expliqué que "ça serait bête". "J’ai fait trois ans de détention, je suis là pour assumer", a-t-il poursuivi.
Le prévenu a ajouté que lors de ses demandes de mise en liberté, "on m’a toujours refusé au motif que je risquais de m’enfuir", une remarque qui a entraîné des rires sur les bancs des avocats de la défense. Les fuyards étaient toujours recherchés mardi matin.