Le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire, vendredi 11 novembre, à la suite des révélations du cardinal Jean-Pierre Ricard. Mardi 8 novembre, le parquet de Marseille avait ouvert une enquête après les aveux de l'ex-archevêque de Bordeaux, en retraite depuis 2019, qui ont provoqué un nouveau séisme dans l'Église.
"Il y a 35 ans, alors que j'étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans. Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables", avait écrit le cardinal, sans donner plus de détails sur les faits dont il s'incrimine. Ces déclarations sont intervenues au lendemain de l'annonce par l'épiscopat français que 11 évêques ou anciens évêques avaient eu affaire à la justice civile ou la justice de l'Église pour des "abus" sexuels ou leur "non-dénonciation".
Un procès canonique n'est généralement ouvert qu'une fois le dossier clos par les autorités judiciaires dans le pays concerné. À l'issue du procès civil, l'Église peut demander la documentation aux autorités judiciaires afin de l'intégrer dans sa propre évaluation.
Depuis la publication du rapport Sauvé qui a estimé à quelque 330.000 le nombre de victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l'Église de France depuis 1950, les affaires et révélations se multiplient. Un prêtre de l'ouest de la France, qui avait donné rendez-vous début novembre à un adolescent, a été inculpé pour viol et écroué, jeudi 10 novembre. Il est également soupçonné de lui avoir administré des drogues.
"Il y a une très forte pression sur la nécessité de transparence", à laquelle il est "impossible de résister", a confirmé un spécialiste du droit canonique. "Il n'y a pas de raison de cacher les agissements d'un évêque, c'est la règle citoyenne qui doit l'emporter".
Dimanche 6 novembre, le pape François avait assuré que l'Église travaillait "du mieux possible" pour lutter contre la pédocriminalité. Malgré "la tentation du compromis", "la volonté de l'Église est de tout clarifier" avait-il déclaré.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.