"La voiture est passée à 20 cm" : un mois après, le maire agressé en Isère reste profondément marqué

Au cœur de l’été, il avait été violemment pris à partie par un habitant de son village. Pour la première fois depuis les faits, le maire de Villeneuve-de-Marc, en Isère, s’exprime publiquement. Gilles Dussault avait été frappé début août par l’un de ses administrés, au thorax et au bras avec un tournevis. Un mois plus tard, s’il assure aller mieux physiquement, l’élu confie rester profondément marqué sur le plan psychologique.

Visiblement ému et toujours fragile, le maire a raconté, jeudi 4 septembre, pour la première fois cette double tentative de meurtre devant chez lui par cet habitant avec qui il était en conflit pour une simple histoire de construction. "Il a commencé à m'agresser par l'arrière, sur le dos. Sans rien, sans parole. Et après, je me suis retourné et il m'a agressé au thorax. Un coup m'a été porté au triceps. Il est ensuite parti, mon fils est arrivé et a appelé les pompiers. Pendant qu'on était au téléphone, il était parti chercher sa voiture et il est revenu pour nous foncer délibérément dessus. Mon fils m'a scotché contre le mur et la voiture nous est passée à 20cm. Mon fils m'a sauvé la vie", a décrit l'édile. 

"J'aurais pu ne pas être là aujourd'hui"

Après une semaine de soins à l'hôpital et quelques jours de vacances, Gilles Dussault, 63 ans, va mieux mais reste très marqué psychologiquement : "Les séquelles psychologiques sont encore bien présentes puisqu'un protocole de suivi psychologique a été mis en place sur plusieurs mois. Sur le coup, je n'avais pas réalisé que - peut-être - j'aurais pu ne pas être là aujourd'hui. J'ai mis trois semaine à m'en rendre compte." 

Deux jours après son agression, un habitant du village, âgé de 60 ans, avait été arrêté par les gendarmes après deux jours de cavale, puis mis en examen pour double tentative d'homicide volontaire, sur le maire et son fils. Il est toujours en détention provisoire. L'agresseur, sans antécédent judiciaire, a déclaré avoir "pété un plomb" à cause d'un conflit lié à l'effondrement du toit d'un bâtiment municipal sur son abri de jardin en 2023, avait indiqué le parquet de Grenoble. Après ces événements et deux mandats, Gilles Dussault ne sera plus maire et passera la main dans ce petit village de 1.200 habitants. 

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