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Giorgio Armani, le célèbre styliste italien, est mort à 91 ans
L'emblématique styliste italien est décédé à l'âge de 91 ans, a révélé le groupe Giorgio Armani ce jeudi 4 septembre. Icône respectée, il laisse derrière lui un empire et une trace indélébile sur la mode contemporaine.
Le styliste italien Giorgio Armani, en février 2024.
Crédit : Vittorio Zunino Celotto / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
Le couturier italien Giorgio Armani, icône de la mode, est décédé à l'âge de 91 ans, entouré par ses proches, a annoncé jeudi 4 septembre son groupe dans un communiqué. "C'est avec une immense tristesse que le groupe Armani annonce le décès de son créateur, fondateur et infatigable moteur : Giorgio Armani".
"Dans cette entreprise, nous nous sommes toujours sentis comme une famille. Aujourd'hui, c'est avec une profonde émotion que nous ressentons le vide laissé par celui qui a fondé et nourri cette famille avec vision, passion et dévouement", a poursuivi le groupe. "Mais c'est précisément dans son esprit que nous (...) nous engageons à protéger ce qu'il a construit et à faire avancer son entreprise en sa mémoire, avec respect, responsabilité et amour", a-t-il ajouté.
Giorgio Armani avait créé sa maison de couture à Milan en 1975 avec son compagnon Sergio Galeotti qui, lorsqu'il meurt du sida dix ans plus tard, le laisse seul maître à bord. Armani a depuis lors toujours voulu rester indépendant, refusant d'être coté en bourse. Les vestes et costumes masculins qu’il dessinait, au style minimaliste et aux tons sobres – du gris au beige, en passant par le bleu –, sont devenus l’emblème de sa maison.
"Les robes, on les prend, on les jette. Je voulais faire quelque chose dont on se souvienne. Les gens verront ce que j'étais, ce que j'aimais", a-t-il résumé en 2010 dans une formule-testament après un grave problème de santé.
Le créateur prisé de Hollywood
Dès 1980, Armani attire l’attention internationale en habillant Richard Gere dans American Gigolo et, la même année, en concevant les uniformes de l’armée de l’air italienne. Très vite, il devient l’un des créateurs favoris d’Hollywood.
En habillant John Travolta, Lauren Bacall en passant par Diana Ross et Jack Nicholson... il devient "Il Re Giorgio" ("Le roi Georgio"). La populaire série américaine "Deux flics à Miami", symbole des années 80, transforme en classique le port d'un T-shirt sous une veste siglée Armani.
On lui doit également les costumes portés par Christian Bale dans The Dark Knight, Kevin Costner et Sean Connery dans Les Incorruptibles de Brian De Palma, ou encore Leonardo DiCaprio dans Le Loup de Wall Street. Son lien avec le cinéma est tel qu’en 1990, Martin Scorsese lui consacre un documentaire, Made in Milan, centré sur son rapport à la mode, à sa ville et au septième art. Son succès a également fait de lui le 208ème homme le plus riche du monde, selon le magazine américain Forbes. Giorgio Armani était en 2025 à la tête d'une fortune personnelle de 10,38 milliards d'euros.
Créateur visionnaire, Armani se distingue dans la haute-couture, le prêt-à-porter, les accessoires, les parfums, les bijoux, mais aussi l'architecture d'intérieur et l'hôtellerie de luxe dans des villes comme Milan, Paris, New York, Tokyo, Séoul et Shanghai. En 2000, le Musée Guggenheim à New York le fait entrer au Panthéon des créateurs en lui consacrant une rétrospective.
"Une figure emblématique de la culture italienne"
Ces dernières semaines, le créateur, affaibli depuis plusieurs mois, avait été contraint de renoncer à ses défilés masculins à Milan mi-juin pour raisons de santé. Il avait également fait l'impasse en juillet pour le show Armani Privé, à Paris.
À l'annonce de sa mort, la styliste italienne Donatella Versace a ainsi salué sur Instagram "un géant [...] entré dans l'histoire et qui restera à jamais dans nos mémoires". Tandis que Bernard Arnault a estimé qu'il "a donné à l'élégance italienne une portée mondiale".
"Avec Giorgio Armani, c'est une figure emblématique de la culture italienne qui disparaît, lui qui a su transformer l'élégance en un langage universel. Son style sobre et innovant a redéfini la relation entre la mode, le cinéma et la société, laissant une empreinte indélébile dans les mœurs contemporaines", a réagi, de son côté, le ministre italien de la Culture Alessandro Giuli. "Il n'était pas seulement un maître de la mode, mais aussi un ambassadeur reconnu de l'identité italienne dans le monde", a-t-il ajouté.
