La tombe de Robert Badinter profanée avant son entrée au Panthéon : ce que l'on sait

"Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire." Ce jeudi 9 octobre, Emmanuel Macron a condamné la profanation de la tombe de Robert Badinter au cimetière de Bagneux, où l'ancien Garde des Sceaux avait été enterré en février 2024. 

La sépulture de l'artisan de l'abolition de la peine de mort a été retrouvée taguée quelques heures avant son entrée au Panthéon. Vingt mois après son décès, une cérémonie solennelle voulue et présidée par Emmanuel Macron aura lieu ce jeudi soir. 

Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête pour profanation de sépulture. Des faits punis d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende. 

Des tags liés à ses engagements contre la peine de mort

Selon une source policière à RTL, la tombe de Robert Badinter a été entièrement recouverte à l'aide d'une bombe de peinture bleue. Des inscriptions parodiant la formule du Panthaéon "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante" ont également été taguées, sur lesquelles on peut lire : "Éternelle est leur reconnaissance, les assassins, les pédos, les violeurs, la République les sanctifient." 

Des attaques qui dénigrent les combats de l'ancien ministre de la Justice. Un journaliste de l'AFP a constaté en milieu de journée que la tombe avait été nettoyée par les services de la ville de Paris. Une dizaine de policiers étaient présents sur les lieux, mais se sont refusé à tout commentaire.

La mairie de Bagneux dénonce "un acte lâche"

Cette profanation de la tombe de Robert Badinter a suscité indignation et réactions. Au micro de RTL, la maire de Bagneux Marie-Hélène Amiable a dénoncé des inscriptions "odieuses" et "indignes" tout en condamnant "avec la plus grande fermeté cet acte lâche". 

De son côté, le président de la République Emmanuel Macron a réagi dans un message publié sur X : "Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire. [...] La République est toujours plus forte que la haine." 

Une indignation partagée par la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo qui a, elle aussi, condamné un "acte de lâcheté et d'indignité". "La Ville de Paris a adressé ce matin un signalement auprès du parquet afin que le ou les auteurs puissent être interpellés et condamnés", a-t-elle déclaré à la presse.

Une entrée au Panthéon prévue ce jeudi

La dégradation de la tombe de l'artisan de l'abolition de la peine de mort en France survient quelques heures avant son entrée au Panthéon jeudi soir, lors d'une cérémonie solennelle présidée par Emmanuel Macron. Ce jeudi, à 17 h, son cercueil doit être transporté vers le Panthéon pour une cérémonie "sobre" d'environ une heure à partir de 19h pour l'homme de droit décédé en février 2024 à l'âge de 95 ans. 

En présence d'un public que l'Élysée espère nombreux grâce à une "scénographie adaptée", la cérémonie suivra le "scénario traditionnel" : remontée de la rue Soufflot, accueil du cercueil sous la nef du Panthéon par le président de la République, qui prononcera un discours "court et percutant", puis installation dans le caveau "des révolutionnaires de 1789", où reposent Condorcet, l'abbé Grégoire et Gaspard Monge depuis le bicentenaire de la Révolution. Parmi les temps forts, Julien Clerc viendra interpréter sa chanson "L'assassin assassiné", consacrée en 1980 à la lutte pour l'abolition du châtiment suprême.

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