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Robert Badinter le 9 octobre 2021 à Paris.
Crédit : Ian LANGSDON / POOL / AFP
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C'est une icône de la gauche pour l'abolition de la peine capitale, une figure des années Mitterrand. Robert Badinter entre ce jeudi 9 octobre 2025 au Panthéon vingt mois après son décès lors d'une cérémonie solennelle voulue par Emmanuel Macron.
L'ancien garde des Sceaux a profondément marqué l'histoire judiciaire de la France. Robert Badinter a porté la loi du 9 octobre 1981, abolissant la peine de mort en France. Aux côtés de la députée féministe Gisèle Halimi, il a également été un soutien de taille dans la lutte pour la dépénalisation de l'homosexualité, votée en 1982.
Robert Badinter s'est investi, jusqu'à son "dernier souffle", pour l'abolition universelle de la peine capitale. Avec l'exécution, "le crime change de camp", soulignait ce fils de fourreur, issu d'une famille juive émigrée de Bessarabie (l'actuelle Moldavie).
Ce brillant avocat s'était forgé une réputation d'humaniste indépendant, étant même considéré comme une autorité morale, jusqu'à son décès à l'âge de 95 ans.
Le 17 septembre 1981, Robert Badinter, alors garde des Sceaux, prend la parole devant l'Assemblée nationale. Dans un discours enflammé de plus de deux heures, il demande solennellement aux députés d'approuver le projet de loi sur l'abolition de la peine de mort. Un discours et une phrase qui entrent dans l'histoire : "Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, j'ai l'honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort en France".
Le texte est adopté le lendemain : 363 voix contre 117, sur 486 députés votants. Le 30 septembre, les sénateurs l'adoptent en termes identiques avec 160 voix contre 126 sur 287 votants. La loi est promulguée le 9 octobre 1981.
Robert Badinter porte, aux côtés de la députée Gisèle Halimi, la dépénalisation des relations homosexuelles. Le le 20 décembre 1981, à l'Assemblée nationale, ils défendent la proposition de loi abrogeant le 2ᵉ alinéa de l'article 331 du code pénal. "Il est temps que la France reconnaisse tout ce qu’elle doit à ses homosexuels", lance l'ancien garde des Sceaux devant les députés.
Cet alinéa avait établi une distinction discriminatoire dans l'âge de la majorité sexuelle. Elle était fixée à 21 ans pour les rapports homosexuels. Un âge ramené à 18 ans en 1974, alors que pour les rapports hétérosexuels, la majorité était de 13 ans, puis de 15 ans.
La loi est promulguée le 4 août 1982. Le délit d’homosexualité est abrogé en France.
Lors du 50ᵉ anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv, le 16 juillet 1992, François Mitterrand est le premier président de la République à s'incliner devant la plaque établie en souvenir des victimes. Il est critiqué, sifflé par certains proches des victimes lors de la cérémonie.
Face à ces huées, Robert Badinter, alors président du Conseil constitutionnel (1986-1995), laisse alors éclater sa colère à la tribune : "Vous m'avez fait honte !", lance-t-il aux manifestants. L'ancien garde des Sceaux ajoute : "Je ne demande rien, aucun applaudissement. Je ne demande que le silence que les morts appellent. Taisez-vous ! Ou quittez à l'instant ce lieu de recueillement. Vous déshonorez la cause que vous croyez servir !".
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