La plainte de l'avocate Nathalie Tomasini contre Eric Dupond-Moretti pour "menaces" et "violences psychologiques" a été "classée sans suite" par le parquet d'Evreux, mercredi 6 octobre. La plaignante reproche au ministre de la Justice de l'avoir insultée, ainsi qu'une consœur, durant un procès d'homicide sur conjointe devant la cour d'assises d'Évreux en 2020, avant qu'il ne soit nommé ministre.
Maître Tomasini accuse en effet Eric Dupond-Moretti, qui défendait l'accusé, d'avoir qualifié les deux avocates des parties civiles de "saloperies de putes", d'"hystériques", de "hontes du barreau" et de "commerçantes du malheur", selon une copie de la plainte.
"La qualification suggérée par la plaignante ne me paraît pas adaptée", a expliqué la procureure de la République Dominique Puechmaille.
"On est sur une qualification d'injures éventuellement sexistes, qui tombe sous le coup de la loi de la presse. On est sur de courtes prescriptions. Dans le cas présent, le délai était largement dépassé", a précisé la magistrate. En outre, "il n'y a aucun incident ni donné acte dans le procès-verbal des débats du procès aux assises", a-t-elle ajouté.
L'entourage du ministre avait alors dénoncé une "tentative de chantage" et avait estimé que cette plainte s'apparentait "à une instrumentalisation politique". Interrogée mercredi, Dominique Puechmaille a indiqué qu'elle n'avait "pas reçu de plainte du garde des Sceaux pour dénonciation calomnieuse" et fait observer qu'"il ne pouvait pas déposer plainte en dénonciation calomnieuse juridiquement" avant le classement sans suite.
"Depuis novembre 2020, alors qu'Éric Dupond-Moretti a toujours nié avoir proféré les insultes, les gestes ou les menaces dont il est calomnieusement accusé, (la plaignante) a tenté à plusieurs reprises d'en profiter pour intégrer, contre son silence, des commissions lancées par le garde des Sceaux". "C'est totalement faux", avait rétorqué Nathalie Tomasini.
Dans un communiqué, l'avocate réagit en s'interrogant sur la "requalification par le procureur en injures sexistes, des faits de violences psychologiques dénoncés". La loi du 29 juillet 1881 qui "impose une prescription très courte d'une année me semble obsolète", a-t-elle souligné.
Le classement "illustre à l'évidence le pourcentage des 80% de classement sans suite des plaintes de victimes de violences", a estimé l'avocate indiquant réfléchir avec sa consœur "à faire appel".
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