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Roland et Mauricette Vinet à la sortie du procès de Joël Le Scouarnec accusé d'avoir violé et agressé sexuellement 299 personnes, dont Mathis leur petit-fils.
Crédit : Damien MEYER / AFP
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Il s'appelait Mathis. À l'âge de 10 ans, il fut hospitalisé à l'hôpital de Quimperlé (Finistère). C'est là qu'exerçait à l'époque le chirurgien Joël Le Scouarnec qui comparaît devant la cour criminelle de Vannes depuis le 24 février, accusé d'avoir violé et agressé sexuellement 299 personnes, souvent mineures. Mathis aurait pu assister à ce procès inédit s'il n'avait pas mis fin à ses jours en avril 2021.
En sa mémoire, ce sont Mauricette et Roland, ses grands-parents qui assistent aux audiences. Dans Enquêtes criminelles, le couple confie son désarroi. "Mathis, on l'avait tous les ans en vacances. C'était un petit garçon vraiment formidable", s'émeut Mauricette. "Il était très proche de nous. C'était un amour d'enfant", ajoute son mari.
Les grands-parents en sont persuadés : leur petit-fils serait encore vivant s'il n'avait pas croisé la route du docteur Le Scouarnec en 2007. Cette année-là, Mathis est opéré de l'appendicite en urgence. Le chirurgien, qui l'a opéré, insiste pour qu'il reste une nuit en observation. La famille accepte. Puis, à son retour de l'hôpital le petit garçon n'est plus le même. Il se mure dans le silence.
La vie était devenue trop dure, trop dure pour lui (...) Toute cette histoire, ça l'a tué
Mauricette, grand-mère de Mathis
"On sentait qu'il y avait un mal-être, il y avait quelque chose qui était... un gros point d'interrogation. Cette chose à l'intérieur qui vous ronge, mais vous ne pouvez pas dire quoi", se souvient Mauricette. Et puis, vient l'annonce. Après avoir découvert les carnets de Joël Le Scouarnec lors d'une perquisition à son domicile, les gendarmes y lisent les noms de centaines de patients agressés et violés. Parmi eux : celui de Mathis.
"Ça lui est tombé sur la tête !" se rappelle Roland, le grand-père auprès du magazine Le Point. "Il n'a pas été accompagné, il est rentré seul dans son appartement, à Lorient." Dans Enquêtes criminelles, Mauricette abonde : "Il aurait très bien pu en parler à son grand-père ! Alors qu'il lui racontait des trucs qu'il ne racontait pas aux autres, là, non, il ne voulait pas, comme si c'était la honte. Et après, la dépression ne l'a pas quitté jusqu'au 14 avril 2021."
Ce jour-là, Mathis met fin à ses jours. "C'est Mathis qui a voulu. C'est lui qui l'a voulu. Parce que la vie était devenue trop dure, trop dure pour lui. Il faut l'accepter parce que c'est lui qui l'a voulu. Toute cette histoire, ça l'a tué", déplore Mauricette. Aujourd'hui, elle et son mari veulent obtenir des réponses : qui savait que Joël Le Scouarnec était un homme dangereux ? Pourquoi a-t-il sévi dans l'impunité pendant toutes ces années ? Des questions auxquelles la cour criminelle de Vannes tâchera de répondre d'ici la fin du procès, qui doit arriver au mois de mai.
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