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Jean Pormanove a "été pris au piège" : les "viewers" ont-ils une responsabilité dans les violences infligées au streamer ?

Sur la plateforme Kick, les abonnés de la chaine Jean Pormanove étaient les premiers témoins des humiliations et des coups infligés au vidéaste de 46 ans. Ces "viewers" portent une "responsabilité première", explique l'avocat Alexandre Archambault dans notre podcast événement La Mort en direct.

Le streameur Jean Pormanove (46 ans), décédé, dans la nuit du 17 au 18 août.

Crédit : Instagram - @jeanpormanove

12 jours de sévices (1/3)

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Des streams hors de tout contrôle ? (3/3)

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Thomas Pierre

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Le jour de sa mort en direct, le 18 août dernier, lors de son dernier "livestream", l'influenceur Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, comptait pas loin de 200.000 abonnés sur Kick. Des "viewers", comme on les appelle, qui influaient activement sur les contenus violents de la chaîne.

Car ces spectateurs sont au cœur du modèle économique de la plateforme controversée : via leurs abonnements et leurs dons, ils financent les créateurs de contenus, qui perçoivent 95% des revenus sur Kick - contre 50% sur la concurrente Twitch. Ces derniers peuvent ainsi engranger de fortes sommes, à condition que leur public aime ce qu’il voit. 

"Pour attirer les viewers et attirer de l'argent, il va falloir trouver un concept permettant à chacune des chaînes de se distinguer", explique le sociologue Nathan Ferret, spécialiste du streaming, dans La Mort en direct, le podcast événement de RTL. "Et Raphaël Graven a été pris au piège dans un mécanisme de spectacularisation d'une violence qu'il a subie pendant des mois." 

Un "spectacle" interactif

À en croire les influenceurs mis en cause, les maltraitances subies par Jean Pormanove, dit "JP", étaient avant tout un "spectacle". "C'était dans le live"assure le streamer Safine Hamadi au micro de Marc-Olivier Fogiel sur RTL. "Ce que les gens aimaient (chez JP), c'étaient ses réactions. Lui, il devait faire des réactions de 'ouf'. (...) Cela fait partie du show. Tout ça, c'est faux. (...) Il savait que ça allait tourner, que ça allait ramener encore plus de monde". 

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Une mise en scène interactive, où les viewers participaient en direct aux retransmissions, en demandant par exemple aux autres streamers de le gifler. Les abonnés de Jean Pormanove ont donc été les premiers témoins des humiliations et des coups infligés au vidéaste de 46 ans. 

"C'est typique des plateformes de live streaming", indique encore le sociologue Nathan Ferret. "Le public est partie intégrante du spectacle. Et ici, cette connivence dans la violence, elle se fait directement par les dons qui vont être effectués et qui vont soutenir des messages de demande d'action sur le corps de Raphaël Graven. (...) Les dons vont servir à exprimer une satisfaction de la part du public qui est en train de voir des actions violentes." 

Une "responsabilité première" des viewers ?

Les presque 200.000 "viewers" de la chaîne Kick de Jean Pormavove étaient majoritairement des hommes, allant du “monsieur tout-le-monde” aux footballeurs Bradley Barcola, Pierre-Emerick Aubameyang ou Adil Rami. 

Selon la psychiatre Anne Sénéquier, les consommateurs de ces contenus ne feraient qu'exprimer le goût inné de l'Homme pour la violence. "La société ne tolère plus la violence", expliquait-elle à nos confrères de M6. "Aujourd'hui où cette violence n'est plus permise finalement dans le quotidien, on peut aller la chercher, sur les berges de la légalité, sur ce genre de streams." 

Dès lors, il ne faut pas sous-estimer le rôle des abonnés dans les violences infligées au streamer, selon l'avocat Alexandre Archambault. "La responsabilité première, c'est avant tout la responsabilité des utilisateurs", affirme ce spécialiste des questions numériques. "Cela doit nous interpeller. (...) Il y a très peu d'introspection par rapport aux utilisateurs de cette plateforme là qui considèrent que c'est parfaitement normal."

À ce stade, l’enquête en recherche des causes de la mort de Raphaël Graven est toujours en cours. Selon les premiers éléments de l’autopsie, le décès du Jean Permanove, "n'est pas en lien avec l'intervention d'un tiers". À ce stade des expertises, en attendant les résultats définitifs des examens, “les causes probables du décès apparaissent d'origine médicale et/ou toxicologique", indique le parquet de Nice. 

Écoutez notre podcast événement Jean Pormanove, la mort en direct. Le streamer Jean Pormanove est mort en direct le 18 août dernier. Face à l’effroi, la France découvre les humiliations et violences subies par le streamer et toute une économie sur des plateformes en ligne. À travers témoignages et éclairages, RTL retrace ce drame qui a choqué le monde entier.

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