"Aucun de nous n'a tué" Jean Pormanove : le streamer Safine Hamadi s'explique pour la première fois sur RTL

Jusqu'à présent, il n'a jamais parlé... Il était l'un des deux partenaires de streaming de Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, mort le 18 août dernier. Il était l'un des deux auteurs des multiples violences filmées en direct sur la plateforme Kick et visionnées par des milliers de personnes. Alors se sent-il responsable de la mort de celui qu'ils appellent leur ami ?

"Je regrette de ne pas avoir été un vrai ami. Je ne l'ai pas poussé, forcé à aller consulter, aller voir des médecins, regrette Safine Hamadi, streamer mis en cause dans la mort de Jean Pormanove, au micro  de Marc-Olivier Fogiel ce lundi 1er septembre. Depuis le premier jour, il a toujours été comme ça. Depuis le premier jour où je le connais, il était comme ça. Donc pour nous, c'était quelque chose d'habituel, de normal. On ne savait pas qu'il était malade", dit-il affirmant ne pas avoir de regrets concernant les sévices subis par Jean Pormanove : "Je ne l'ai pas fait malgré lui. On était d'accord, c'était consenti entre lui et moi. Jamais je ne me serais permis de faire du mal gratuit à JP".

"On ne faisait pas vraiment mal. C'était plus dans le jeu. Nous, ce qu'on voulait, c'est que ça soit spectaculaire. Les réactions de JP étaient poussées pour que les gens reprennent les vidéos, pour qu'ils parlent de nous, pour faire plus de buzz... Dans le monde des réseaux, c'est comme ça", ajoute le streamer, précisant qu'il s'agissait à des moments "de vraies claques. On ne peut pas tout simuler. C'est impossible de tout simuler, mais tout était consenti".

Il pouvait partir quand il voulait

Safine Hamadi à propos de Jean Pormanove

Safine Hamadi affirme encore que Jean Pormanove n'était pas en situation de faiblesse, sous emprise : "C'était lui le plus libre, il pouvait partir quand il voulait, il pouvait ne pas venir, il avait le droit de dire non, il pouvait faire ce qu'il voulait". Il décrit une situation qui s'est mise en place progressivement, des jeux, "des blagues entre nous", réfutant les termes de "violences psychologiques et physiques". "Il n'était pas diminué, parce que je vois des gens qui disent qu'il est handicapé, il n'est pas du tout handicapé", dit-il. "C'est lui qui me disait de rester. Entre nous tous, c'était lui le plus fort mentalement et de très loin", explique encore Safine. 

Jean Pormanove est décédé dans son lit au cours d'un live marathon de 12 jours sur la plateforme Kick. "Ça faisait déjà 3-4 jours que je n'y étais pas allé. Et je me suis levé le matin, j'avais reçu des messages des abonnés qui disaient qu'il s'était passé quelque chose, personne ne savait encore. Je n'ai fait qu'appeler, appeler, personne n'a voulu me répondre. À un moment, Owen m'appelle en pleurs. C'est là que j'ai compris que JP était mort", raconte le streamer. 

Aujourd'hui, il n'est pas établi que ce sont les coups qu'il a subis pendant ces 12 jours qui ont conduit à son décès, mais son état était fragile, et il n'est pas non plus écarté que ça l'a fragilisé d'autant plus, et a conduit à sa mort. "Physiquement, il se plaignait toujours. Mais on le poussait à aller voir un médecin, à aller le consulter. Ça ne l'intéressait pas", dit-il. 

Aucun de nous n'a tué JP

Safine Hamadi

"Je ne le maltraitais pas du tout. C'était dans le live. C'était notre contenu, je ne le maltraitais pas", assure-t-il, ajoutant avoir désormais "peur pour sa famille". 

"JP, il avait 46 ans, mais dans sa tête, c'était un jeune comme nous. Il n'a jamais eu d'enfant, jamais personne n'a voulu être son ami. On était les seuls. Il a un peu vécu son enfance avec nous. Il a un peu rattrapé sa jeunesse. On se voyait juste comme des amis qui rigolent entre eux. Sauf que nous, c'était filmé. Plein de fois, ils m'ont fait des crasses quand je dormais. C'est des trucs entre potes", dit-il. 

"Chacun avait son rôle. Moi, mon rôle, c'était de faire chier JP. Et lui, c'était vraiment de faire des réactions. Il devait faire des réactions de ouf pour des trucs de base où tu fais pas des réactions comme ça. Il surjouait énormément", affirme Safine, assurant que Jean Pormanove n'avait pas mal : "On faisait attention. Si on lui avait fait vraiment mal, il serait parti".

"Aux yeux du monde entier, je suis un meurtrier. Je veux dire que c'est pas moi qui ai tué JP. Et aucun de nous l'a tué", conclut-il. 

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