Jean-Luc Romand, condamné en 1996 à la perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans reste en prison. Sa demande de libération conditionnelle a été rejetée par le tribunal d'application des peines, a annoncé vendredi 8 février dans un communiqué le parquet de Châteauroux.
Le tribunal "a considéré qu'en dépit de son parcours d'exécution de peine satisfaisant, les éléments du projet présenté et de sa personnalité ne permettent pas, en l'état, d'assurer un juste équilibre entre le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et de la réinsertion du condamné" et a donc décidé de rejeter la demande de libération conditionnelle déposée par M. Jean-Claude Romand", a indiqué Stéphanie Aouine, procureure de la République de Châteauroux.
Pendant plus de quinze ans, le faux "docteur Romand", aujourd'hui âgé de 64 ans, a menti à son entourage avant d'assassiner sa femme, ses deux enfants et ses parents. Condamné en 1996, il est libérable depuis 2015, après avoir purgé sa période de sûreté.
Le parcours du "docteur Romand" est celui d'une histoire hors norme qui a fasciné le public et inspiré littérature et cinéma (L'adversaire d'Emmanuel Carrère a été adapté sur grand écran en 2002 par Nicole Garcia).
Fils unique studieux, Romand rate de peu son passage en troisième année de médecine, un échec qu'il dissimule avant de s'enfoncer dans une spirale du mensonge. Pendant des années, il ment à son entourage. Marié et père de deux enfants, il se dit médecin, chercheur au siège de l'OMS à Genève, mais dans les faits, il passe ses journées dans sa voiture, dans une cafétéria ou une bibliothèque et fait vivre sa famille en escroquant parents et amis, prétendant placer leurs économies en Suisse. Acculé par plusieurs débiteurs dont certains découvrent son imposture, le faux médecin de 38 ans craque.
Au matin du 9 janvier 1993, armé d'un rouleau à pâtisserie, il tue sa femme qui dormait dans leur maison de Prévessin-Moëns (Ain). Puis, selon son propre récit, il demande à sa fille Caroline, sept ans, de s'allonger pour qu'il prenne sa température et lui tire dans le dos avec une carabine. De même avec son fils Antoine, cinq ans. Il va ensuite chez ses parents à Clairvaux-les-Lacs (Jura) et les abat de plusieurs balles dans le dos.
Il part ensuite à Paris retrouver son ancienne maîtresse et la conduit en forêt de Fontainebleau pour un prétendu dîner avec Bernard Kouchner. Vers 23 heures, il arrête la voiture, asperge la jeune femme avec une bombe lacrymogène, mais renonce à son projet d'assassinat devant ses hurlements et supplications.
Il revient le lendemain à son domicile où gisent sa femme et ses enfants. Le 11 janvier, il ingère des barbituriques et incendie la maison. Quand les pompiers arrivent, ils le trouvent inconscient mais vivant. Il a été jugé en 1996.
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