Jean-Claude Romand sera-t-il bientôt libre ? Condamné en 1996 à la perpétuité pour le meurtre de sa femme, de ses deux enfants et de ses parents, l’homme qui s’était fait passer, 15 ans durant, pour un médecin travaillant à l’OMS, a demandé pour la première fois sa libération conditionnelle.
Ayant purgé sa peine de sûreté de 22 ans, le meurtrier, aujourd'hui âgé de 64 ans, pourrait bien voir sa demande accordée ce mardi 20 novembre.
L’affaire Romand débute en 1993 par l’incendie d’une maison à Prévessins-Moëns, dans le département de l'Ain. Dans cette commune cossue située à la frontière Suisse, où résident majoritairement des chercheurs et des fonctionnaires internationaux, vit la famille Romand.
Le père Jean-Claude, 39 ans, se dit médecin au sein de l'Organisation Mondiale de la Santé. Avec sa femme Florence, 37 ans, ils ont deux enfants : Caroline, 7 ans, et Antoine, 5 ans. Cette nuit du 4 janvier, c’est leur maison qui est en feu.
Jean Vannier, le maire de la commune à l’époque est l'un des premiers sur place : “On me dit qu’il y a trois morts sur place : l'épouse et les deux enfants”. Découvert inconscient, le père est lui évacué vers l'hôpital.
Les gendarmes se rendent alors au domicile d'Aimé et Anne-Marie Romand pour leur apprendre la tragédie qui vient de se produire. Ils y découvrent les parents de Jean-Claude abattus de plusieurs balles dans le dos. La piste du drame familial semble ne plus faire aucun doute.
“On est face à une affaire criminelle orientée contre la totalité de la famille, parents inclus. À partir de là, on sait déjà pratiquement que le nœud de l'affaire est à l'intérieur de la famille”, se souvient Jean-François Impini, directeur d'enquête à la Gendarmerie Nationale.
Jean-Claude Romand apparaît bientôt comme le personnage central de ce quintuple homicide. Poussé dans ses retranchements, le père de famille reconnaît rapidement ses crimes.
L’enquête laisse apparaître le profil d’un homme qui avait fait de sa vie entière un mensonge, à commencer par sa carrière. De brillant médecin à l’OMS, il n’est rien. Jean-Claude n’a jamais été au bout de ses études de médecine.
C’est d’une toute autre réalité dont il s’agit. Quotidiennement, lorsqu'il ne s'isole pas sur les bords du Lac Léman pour lire de la littérature médical, Jean-Claude Romand assure son train de vie en escroquant ses proches. Le faux "docteur Romand" leur promet des placements financiers très intéressants dans des établissements bancaires suisses.
Le 25 juin 1996 aux Assises de Bourg-en-Bresse, c'est donc un homme aux multiples facettes qui prend place dans le box des accusés. Un peu plus de 22 ans plus tard, celui que les experts psychiatriques décrivent comme un pervers aux lourds troubles narcissiques, pourrait retrouver la liberté.
Richard Schittly, chroniqueur judiciaire au Progrès de Lyon, s’interroge sur cette possibilité : “Comment un tel personnage, qui a dérivé dans une telle mythomanie pendant tant d'années, comment va-t-il pouvoir se réadapter à la vie en société?". C’est cette question que devra trancher, mardi 20 novembre, le tribunal d'application des peines.
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