Devant la photo de son fils, Malik Boutvillain, affiché sur la façade de la mairie d'Échirolles, en Isère, Badra dit sa douleur. "La disparition d'un enfant, c'est comme un cancer qui vous ronge à l'intérieur. J'ai mal, j'ai trop mal... Ne pas savoir me hante, m'obsède. Je ne vis plus, je survis, témoigne-t-elle. La justice est censée nous protéger, mais là, nous avons l'impression d'être face à un mur."
C'est ensuite au tour de Jeannine, la maman de Nicolas Suppo de lancer cet appel : "on aimerait, enfin, que la justice prenne en compte les dossiers de nos enfants. Ce sont des êtres humains, clame-t-elle. Mesdames et messieurs les magistrats, pouvez-vous vous mettre cinq minutes à notre place ? Imaginez que ce qui se cache derrière une disparition... Du jour au lendemain, vous ne savez pas où est votre fils. Je demande, maintenant, aujourd'hui, qu'enfin, aujourd'hui, la justice fasse son travail."
Ces deux familles demandent aujourd'hui la nomination d'un nouveau juge, déterminé à rechercher la vérité sur la disparition de Malik Boutvillain et Nicolas Suppo.
Rechercher la vérité, c'est le combat de ces deux familles qui n'accepteront jamais que la justice laisse tomber dans l'oubli leurs proches disparus, sans avoir tout fait pour tenter d'élucider leur disparition.
Le 6 mai 2012, à Échirolles, dans la banlieue de Grenoble, Malik Boutvillain, 32 ans, part faire son footing. On ne le reverra jamais. Le 15 septembre 2010, Nicolas Suppo, 30 ans, qui réside également à Échirolles, quitte l'entreprise Minitubes dans laquelle il travaille à Grenoble et disparaît lui aussi mystérieusement.
Depuis, leurs familles remuent ciel et terre pour essayer de savoir ce qui leur est arrivé. Ces deux disparitions ont même fait partie des dossiers retenus par les gendarmes de la cellule Ariane chargés d'examiner le parcours de vie de Nordahl Lelandais, soupçonné d'être un tueur en série après les meurtres de la petite Maëlys et du caporal Arthur Noyer. Sans résultat.
Alors, les proches de Malik et de Nicolas viennent d'inaugurer une grande banderole déployée sur la façade de la mairie d'Échirolles. On peut y voir les visages des deux disparus. "C'est une façon de ne pas les oublier. On s'est inspiré des actions menées lorsque des Français étaient détenus en otage à l'étranger et que l'on affichait leurs photos sur les bâtiments publics. Mais dans les cas de Malik et Nicolas, c'est chez nous, en France, dans notre ville que cela se passe", explique Dalila Boutvillain, la sœur de Malik.
Les proches des deux disparus estiment que la justice a délaissé ces deux dossiers, car il s'agit de personnes majeures, qu'elle ne s'est pas donnée les moyens d'élucider ces disparitions. Et ce mercredi 10 mai, les familles de Malik et de Nicolas vont demander devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Grenoble que la juge en charge de ces dossiers soit dessaisie.
"Ces familles que je représente veulent à tout prix éviter que des non-lieux soient prononcés dans ces deux affaires. Elles souhaitent que les enquêtes se poursuivent avec un juge plus motivé. Ces deux dossiers, c'est un aveu d'échec de la justice et de la police", martèle Maitre Bernard Boulloud, leur avocat.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Grenoble, chargée d'examiner les demandes des deux familles, rendra sa décision le 13 juin prochain concernant la demande de dessaisi de la juge actuelle et la nomination d’un nouveau juge pour relancer les dossiers.
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