Hayat Atia est conseillère municipale à Marseille. La ville est connue pour sa violence et ses règlements de compte, qui endeuillent des familles et terrorisent certains quartiers. L'élue connaît bien ces tragédies du quotidien, ayant elle-même perdu quatre proches.
Pour Hayat Atia, la série noire a commencé en 2006 : "Le jour de l'Aïd, le père de mes enfants a été assassiné. En 2011, ce fut mon frère et quelques mois après, en 2012, mon compagnon." En 2014, c'est l'oncle paternel de ses enfants qui est abattu. D'après la conseillère municipale, la réputation "sulfureuse" de Marseille est méritée et n'est pas récente, regrettant toutefois la "tournure plus sauvage" des violences aujourd'hui.
"Mais ce ne sont pas que des règlements de compte. On a tendance à tous les cataloguer ainsi, mais c'est lamentable", déplore-t-elle. "Pour mon frère cela n'en était pas un et j'ai beau l'avoir crié sur tous les toits, cela a été catégorisé ainsi."
Elle rappelle, sans pouvoir donner tous les détails, que le meurtre de son frère n'est pas du tout lié à un trafic de drogue, comme laissent souvent penser ces violences. Originaire de la cité des Flamants, elle a constaté un changement dans la résolution des violences entre les gens du quartier. "Avant les 'anciens' se tapaient dessus et aller boire un coup après. Tout passait. Mais depuis quelques années déjà, ils répondent par les armes. Tout conflit est réglé par une rafale", conclut Hayat Atia.