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INVITÉE RTL - "C'est la double peine", explique Églantine Éméyé sur le meurtre de l'enfant autiste
"Il n'y a rien de pire qu'être démuni face à la souffrance de votre enfant", lance la comédienne Églantine Éméyé, mère d'un enfant autiste et à la tête de l'association "Un pas vers la vie".
Eglantine Eméyé à Auxerre le 23 octobre 2004.
Crédit : MARTIN BUREAU / AFP
Une maman a reconnu avoir tué son fils autiste de onze ans le week-end dernier à Marseille. La maman a expliqué avoir été dépassée par les crises de son fils alors qu'elle était séparée de son mari et qu'elle s'occupait à plein temps de son enfant. "Rien ne peut expliquer le fait de tuer son enfant. Mais si cette maman l'a fait parce qu'elle était à bout, moi je peux comprendre, comme beaucoup d'autres parents autistes", explique l'animatrice et comédienne Églantine Éméyé.
Elle-même mère d’un adolescent autiste et fondatrice de l’association "Un pas vers la vie" qui accompagne les parents et améliore la prise en charge des enfants autistes, la comédienne détaille la situation d'une mère seule qui s'occupe d'un enfant autiste : "Il y a encore de nombreux parents qui vivent des situations désespérantes avec leurs enfants. Une situation désespérante, c'est un enfant que vous aimez viscéralement, mais dont vous n'avez absolument pas le mode d'emploi. Un enfant qui ne parle pas et qui est tellement en souffrance qu'il ne fait que crier et parfois s'automutiler".
Une situation précaire pour les femmes seules
Sans justifier l'acte de la mère, elle dit le comprendre. "Vous voyez votre enfant souffrir et il n'y a rien de pire qu'être démuni face à la souffrance de votre propre enfant. C'est vraiment la double peine", lance-t-elle. De plus, les femmes qui s'occupent seules de leur enfant autiste sont légion. "Elles n'ont plus de vie sociale. En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'en s'engageant comme elles le font, elles n'ont pas le choix, elles se coupent de tout. C'est une solitude énorme avec énormément de fragilité et de souffrance."
Mais à cette situation désespérante s'ajoute le manque d'éducateur formé. "Moi je recrute des éducateurs qu'on essaye de former à des méthodes très précises pour donner un moyen de communication aux enfants et pour soulager les familles. Mais ce n'est pas facile à trouver aujourd'hui. On est en rupture de personnel."
