INVITÉ RTL - Prisons : le nombre de détenus atteints de troubles psychologiques "augmente", selon Bruno Clément-Petremann

C'est un détenu au "profil instable" qui a pris en otage cinq employés de la maison d'arrêt d'Arles, vendredi 3 janvier. Après plusieurs heures de négociations, ils ont tous été libérés sans aucun blessé à déplorer, mais le choc est toujours présent au sein du milieu carcéral. Bruno Clément-Petremann, directeur de la prison de la santé à Paris, réagit à cet incident au micro de RTL. 

Cette prise d'otages "inquiète" le directeur "puisqu'il y a des vies humaines qui sont concernées" et qu'il y a "des traumatismes qui vont suivre". Depuis vendredi, la préoccupation grandit alors que le détenu a été présenté comme "instable". 

Alors que le placement en prison du preneur d'otage de 37 ans a été remis en question, notamment par les organisations syndicales, Bruno Clément-Petremann rappelle que "les magistrats l'ont incarcéré et n'ont pas, à ce moment-là, considéré que sa personnalité psychiatrique était un obstacle". 

Une augmentation des détenus instables

Selon lui, on parle "communément" de 30 à 40% de détenus atteints "de troubles psychologiques ou du comportement". Il appelle cependant à se méfier de ce chiffre "qui est un peu surévalué si l'on s'en tient à la simple maladie psychiatrique". "Vous pouvez avoir un trouble du comportement ou des troubles psychologiques, sans pour autant relever d'un traitement et donc ne pas être pris en charge par la psychiatrie", précise-t-il. 

Il reconnaît cependant que "le chiffre est extrêmement fort, important et inquiétant parce qu'il semble qu'il augmente d'année en année". Le signe, selon lui, "d'une grande détresse psychologique dans l'ensemble de notre société". 

Le directeur de prison soulève aussi le manque de psychologues ou de psychiatres dans les établissements pénitentiaires avec "une inégalité territoriale". Sans compter que "les peines de prison et les années de prison qui s'accumulent sur une personne qui a déjà, à la base, des troubles du comportement, forcément, ça n'arrange pas du tout son évolution psychologique".