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- INVITÉ RTL - Meurtre de Philippine : "On prononce des OQTF quand on sait que ce n'est pas exécutable", regrette le magistrat Marc Trévidic
INVITÉ RTL - Meurtre de Philippine : "On prononce des OQTF quand on sait que ce n'est pas exécutable", regrette le magistrat Marc Trévidic
Le suspect du meurtre de Philippine était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais celle-ci n'avait pas été appliquée. Marc Trévidic assure que dans ce cas, il aurait facilement pu être expulsé.
Le principal suspect du meurtre de Philippine en septembre dernier, Taha O., a été interpellé en Suisse et a accepté d'être extradé en France, a-t-on appris le mardi 29 octobre. Le suspect avait déjà été jugé en 2021 pour viol, alors qu'il était mineur à l'époque. Le magistrat Marc Trévidic se rappelle de cette affaire. C'est lui qui avait condamné le jeune homme.
"C'était assez inquiétant, il avait attendu la victime. Il avait réussi à la ramener dans les bois pour la violer (...) C'était très inquiétant dans le mode opératoire", confie Marc Trévidic, au micro de RTL ce 30 octobre 2024. Le magistrat se souvient de "quelqu'un qui est dans la catégorie la plus inquiétante des prédateurs sexuels et non pas des violeurs occasionnels. On connaissait son passé, on savait de quel pays il venait, on nous avait confirmé qu'il était Marocain et qu'il n'y avait pas de souci pour qu'il soit expulsé. C'était un peu rassurant quelque part".
Quand il a découvert que Taha O. était le principal suspect dans le meurtre de Philippine, "j'ai réagi comme tout le monde : 'Pourquoi il n'a pas été expulsé ?'", assure-t-il. "Il s'agit de quelqu'un dont on connait la nationalité, il n'y a pas de problème normalement. Ce n'est comme ceux dont on sait qu'ils ne sont pas expulsables".
Cette obligation de quitter le territoire français (OQTF) avait été décidée par le préfet, mais jamais appliquée. Marc Trévidic assure être "tout le temps" confrontée à ce genre de cas. La France reste le pays qui prononce le plus d'OQTF en Europe, mais seules 7% d'entre elles sont appliquées. "Ça a toujours été le cas", déplore le magistrat. "On en prononce quand on sait que ça ne sera pas exécutable, à des gens qui ne sont jamais expulsables. Ça ne sert à rien. On n'a pas créé un service spécifique pour mettre en exécution les OQTF des gens qui sont en prison. On passe des textes puis on ne s'occupe pas de leur application", ajoute-t-il.
