La tentaculaire affaire du "violeur de la Sambre", cet ouvrier de l’usine Jeumont Electrics, près de Maubeuge (Nord), condamné pour 54 viols et agressions sexuelles sur une période de trente ans (1988-2018), n’est pas terminée. La justice enquêtait à bas bruit, depuis deux ans, dans le cadre d’une nouvelle information judiciaire ouverte à la fois pour des cas écartés lors de la première instruction, et pour de nouveaux cas, des femmes qui au vu de la prise en compte judiciaire - tardive - des victimes s’étaient décidées à porter plainte.
Me Margaux Mathieu, l’avocate de Dino Scala, demandait depuis un an, comme nous l'avions révélé sur RTL, que son client soit enfin entendu sur les nouveaux faits reprochés, afin que ce dernier puisse prendre connaissance du dossier et pouvoir donc, sachant ce qui lui est reproché, se défendre. C’est chose faite. Dino Scala est convoqué, en présence de son avocate, ce jeudi 15 mai à 9h30, pour un interrogatoire de première comparution, devant la nouvelle juge d’instruction chargée de cette deuxième plongée dans les archives judiciaires. Dans les archives, car, selon nos informations, il s’agit essentiellement de faits anciens.
Ces 16 cas sur lesquels Dino Scala sera interrogé demain ont été commis entre 1986 et 1990. 14 d'entre eux sont issus de la première information judiciaire, écartés par les enquêteurs qui avaient mis en place un "tamis Scala", un ensemble de critères par lesquels ils passaient au crible les cold-cases du Nord pour déterminer s’il pouvait s’agir ou non d’un fait imputable à Dino Scala. Les deux derniers cas sont issus de plaintes déposées après le procès, mais les plaignantes dénoncent, elles aussi, des faits anciens.
Lors de son procès, il avait reconnu être l’auteur de 40 faits, sur les 54 pour lesquels il a été condamné. Il avait dans un premier temps interjeté appel, avant d’y renoncer, comme nous l’avions révélé sur RTL, afin de ne pas faire revivre l’épreuve d’un long procès de plusieurs semaines, aux victimes ainsi qu’à sa famille. Aujourd’hui, comme l’écrit Margaux Mathieu dans son livre Sambre, l’autre rive (éd. Michalon) il ne s’agit pas de faire porter le chapeau à son client pour tous les viols et agressions sexuelles non résolus du secteur. Lors du procès, Me Mathieu avait évoqué, déjà, ce qu’elle nomme "dossiers fantômes", les autres agresseurs et violeurs de la Sambre qui figurent dans le dossier d’instruction, sans que l’accusation semble s’y intéresser.
Dans le dossier, les éléments sur un certain Pascal P. interrogent. Pascal P. vit à Maubeuge. Les enquêteurs le suspectent d’avoir commis une douzaine de viols depuis 1998, il en reconnaît 4. Son mode opératoire est très similaire à celui de Dino Scala : "Il agissait tôt le matin", peut-on lire sur procès-verbal. "Il agrippait par l’arrière ses victimes, souvent sur un trajet domicile-arrêt de bus, sous la menace d’un couteau et avec beaucoup de violences. […] Pour quitter les lieux, il demandait à l’intéressée de compter ou d’attendre qu’il siffle." Voilà le même mode opératoire que celui de Dino Scala, sa prétendue signature criminelle, relevé chez un autre.
Dino Scala n’est malheureusement pas le seul "violeur de la Sambre", d’ailleurs, relève Me Margaux Mathieu, "depuis son arrestation les violences sexuelles ont même augmenté dans la région". On comprend entre les lignes que son client, très coopératif dès son arrestation en février 2018 et durant toute l’instruction ensuite, ne compte désormais pas se laisser reprocher des faits qu’il ne reconnaît pas.
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