INFO RTL - Affaire Nahel : une confrontation avec la police prévue mi-juillet

Info RTL Cette confrontation aura lieu entre les deux policiers mis en cause et les deux passagers de la Mercedes jaune conduite par Nahel, dans quelques jours au tribunal judiciaire de Nanterre. L'avocat de la mère de Nahel, partie civile, sera présent également.

Un nouvel hommage a été rendu ce samedi 29 juin à Nahel.

Crédit : JULIEN DE ROSA / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

La première confrontation dans l'affaire Nahel doit avoir lieu dans les prochains jours, au tribunal judiciaire de Nanterre. Le but pour les juges d'instruction est de mettre face à face les versions données par les deux policiers mis en cause d'une part, et les passagers de la Mercedes jaune d'autre part. Un acte qui survient après la reconstitution du 5 mai dernier, à la suite de laquelle les trois experts présents - balistique, médecine légale et accidentologie - ont dressé un long rapport de 159 pages, versé au dossier récemment, révélé par BFMTV, que RTL a pu consulter également.

Ce rapport, divisé en trois parties, donc, en fonction des disciplines des trois experts, accrédite sur certains points la version des policiers, et sur d'autres celles des témoins et des deux passagers parties civiles. "Aucune des versions reconstituées n'est en totale adéquation avec nos constatations et analyses", écrit noir sur blanc l'expert en accidentologie. La version des policiers l'est "concernant le fait que le conducteur du véhicule a démarré, puis accéléré juste avant le tir". Donc, juste avant le tir, Nahel redémarre la Mercedes de location immatriculée en Pologne, par un acte volontaire.

Le jeune homme de 17 ans n'est donc pas "sonné" par des coups de crosse donnés par l'un des policiers, lui faisant lâcher la pédale de frein, détaille le rapport. En effet la médecin légiste écrit que les traces de coups relevées lors de l'autopsie, des ecchymoses de couleur brun-jaune sur le bras droit, datent de "dix-huit heures" avant le décès. Et elle ne relève aucune autre trace de coup visible. "Si des coups ont été portés sur la victime, ce sont des coups qui n'ont pas laissé de trace visible, pas appuyés. Ce type de coups ne peut pas sonner la victime au point de lui faire perdre le contrôle de ses gestes."

Ainsi elle n'exclut pas la possibilité de coups, mais ce ne seraient alors pas des coups assez forts pour jouer sur l'état de conscience de Nahel. On se souvient que les passagers, ainsi que plusieurs témoins, disent avoir vu l'un des policiers frapper le jeune homme avec la crosse de son arme avant la scène du tir.

"Pas de danger imminent pour les fonctionnaires de police"

En revanche, la notion de danger imminent, constitutive de la légitime défense, avancée par les policiers pour expliquer le tir, n'est pas accréditée par les expertises. "La mise en mouvement de la Mercedes ne présentait pas de danger imminent pour les fonctionnaires de police", écrit l'expert en accidentologie.

Il développe : "Le volant n'était pas tourné vers eux", et "l'accélération était de faible intensité". Dès ses premières déclarations, le 27 juin 2023, Florian M. dit : "Si j'ai tiré, c'est que je me suis senti en danger." Ou encore : "Quand j'ai senti qu'il allait accélérer fortement pour s'extirper, j'ai pris la décision d'ouvrir le feu pour stopper la fuite." Contacté, Nabil Boudi, l'avocat de Mounia Merzouk, la mère de Nahel, se félicite : "La légitime défense invoquée par le policier vient d'être annulée par l'expert. Victoire totale pour les parties civiles."

Évidemment, la défense des deux policiers n'aura pas la même analyse. Et les débats, lors de la confrontation, risquent de porter sur le cadre du tir. En clair, la légitime défense peut-elle être caractérisée ? Ce sera aussi le nœud du futur procès, à l'issue de l'instruction.

La rédaction vous recommande