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Un adolescent a été blessé par balles le 16 novembre 2025 à Grenoble
Crédit : Frédéric Perruche/AFP
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Un très jeune homme grièvement touché par balles. Le 16 novembre dernier, un adolescent de "presque 14 ans" a été touché par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble. L'individu a été atteint de trois balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours.
Ce lundi 17 novembre, le parquet précise que l'adolescent est "est toujours dans le coma" et que 'son pronostic vital reste engagé". Si le scénario d'une fusillade liée au narcotrafic était confirmé, cet adolescent figurerait parmi les plus jeunes ainsi visés ces dernières années.
Le quartier Chorier-Berriat, où le drame est survenu dans l'ouest de la capitale iséroise, avait été le théâtre de plusieurs fusillades en 2024, mais, depuis janvier, préfecture et parquet mettaient en avant une amélioration dans la lutte contre le narcobanditisme.
Le drame s'est déroulé dimanche vers 3h00 du matin, dans la nuit du 15 au 16 novembre, près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Des riverains ont alerté la police pour des tirs suivis du vrombissement d'un véhicule en fuite, a indiqué à l'Agence France-Presse une source policière.
"J'ai juste entendu cinq coups" de feu, a témoigné Mila Poignard, une étudiante du quartier. "Et quelqu'un criait 'Non, arrêtez, arrêtez !' et après plus rien", se souvient-elle.
Neuf étuis de balles de 9 mm ont été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés", précise le parquet, ils sont toujours en fuite. Une enquête pour "tentative de meurtre" a été confiée à la police judiciaire et les auteurs des tirs ne sont pas encore identifiés. Toujours dans le coma, le pronostic vital de l'adolescent est engagé.
Les enquêteurs ont mis des heures pour identifier l'adolescent connu sous plusieurs identités, il pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. Le parquet avait d'abord indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.
L'adolescent faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche.
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Il est hébergé dans un foyer d'accueil du département de l'Isère, mais il a multiplié les fugues depuis son arrivée et semble avoir été recruté comme petite main guetteur par une bande de trafiquants de drogue. Il a d'ailleurs été pris pour cible à proximité de la place Saint-Bruno au lieu du trafic à Grenoble.
À Chorier-Berriat, les friches et anciens bâtiments d'usine, témoins du passé industriel du quartier, ont été reconvertis en immeubles modernes, avec des bars prisés de la jeunesse et des restaurants. "On est venus ici, il y a dix ans, ce n'était pas du tout comme ça. Maintenant, c'est de pire en pire, (...) franchement, ce n'est pas très rassurant", reprend Mila, l'étudiante.
Une source policière a indiqué que la fusillade s'est déroulée "sur un point de deal", mais des habitants ont assuré qu'il n'y en avait pas à cet endroit proche d'une allée piétonne menant à une école. À proximité cependant, d'autres zones sont réputées abriter des points de vente de drogue.
Les règlements de comptes par armes à feu entre groupes de trafiquants ne sont pas rares à Grenoble et certaines de ses banlieues.
En 2024, la place Saint-Bruno, au cœur de Chorier-Berriat, avait été le théâtre de plusieurs fusillades, les autorités évoquant alors une "guerre des gangs".
Selon la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), en 2024 en France, 61% des condamnés pour infractions liées aux drogues étaient âgés de 15 à 25 ans et près de 10.000 mineurs étaient impliqués dans des affaires de trafic de stupéfiants.
L'âge moyen des "petites mains" employées par les réseaux criminels se situe autour de 15-16 ans avec un recours accru à de très jeunes mineurs, parfois âgés de dix ans, souligne la Mildeca.
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"Tous les jours, mes collègues ramènent de jeunes mineurs de 14 ans sur des points de deal, explique sur RTL Stéphane Giannesello du syndicat Alliance Police Nationale. Les narcotrafiquants savent très bien qui employer, ils savent très bien que c'est plus facile à appâte, un petit jeune de 14 ans qui n'a pas mûri, qui n'a pas eu une réelle réflexion. On lui dit, voilà, viens sur un point, ça va bien se passer, t'inquiète pas, tu risques rien, tu te fais attraper, vu ton âge, tu vas ressortir. C'est de l'argent facile, donc ça ne m'étonne pas que ce soit de plus en plus jeune".
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