Lancées à plus de 200 km/h, les grosses cylindrées qui composent un convoi de go fast sont très organisées. Souvent composé d’un véhicule ouvreur, d’un véhicule contenant la marchandise et d’un véhicule suiveur, le convoi peut être disséminé sur plusieurs kilomètres. Objectif : livrer le plus rapidement possible les stupéfiants. Les conducteurs, qui souvent ne sont pas des trafiquants mais des hommes payés pour faire le trajet, n’hésitent pas alors à rouler à très vive allure pour atteindre le point de livraison au plus vite.
Grâce à leurs recherches, les enquêteurs et les magistrats obtiennent des informations quant à la zone et au créneau horaire où un go fast pourrait passer. Ils donnent alors des indications au groupe d'intervention qui se prépare à l’intercepter. Comme l'explique le général Ghislain Réty, patron du GIGN, l’interpellation de voitures des go fast nécessite deux phases.
Une première consiste à récolter des informations, suivre le convoi, parfois sur des dizaines de kilomètres, pour déterminer le meilleur moment pour “encager” les véhicules des trafiquants. Pour faire face aux trafiquants, le GIGN emploie de lourds moyens humains et matériels. Au moins vingt militaires, entre une quinzaine et une vingtaine de véhicules, des poids lourds, des voitures blindées très performantes et souvent l’appui aérien d’un hélicoptère de la gendarmerie.
Une fois positionnée, la première unité va donc récolter des informations sur le passage et la composition précises du convoi puis les transmettre à une seconde unité, alors chargée de l’interception. Au moyen de leurs véhicules, profitant parfois d’un péage ou d’un élément naturel forçant les trafiquants à ralentir, cette seconde unité va bloquer le passage aux trafiquants. En les encerclant, les “encageant” selon le général Ghislain Réty, les gendarmes coupent la route et bloquent toute possibilité de fuite aux véhicules. Ils peuvent alors les arrêter.
Il arrive parfois que les trafiquants cherchent une brèche pour échapper aux forces de l’ordre. Ils craignent plutôt les représailles des commanditaires que les poursuites judiciaires, selon le patron du GIGN. Ghislain Réty se souvient de ce cas, il y a une dizaine d’années, où les trafiquants ont fait demi-tour sur l’autoroute, avant de foncer sur un poids lourd du GIGN. Un homme en fuite a été repéré par l’hélicoptère de la gendarmerie et interpellé par une brigade cynophile. Une intervention risquée, explique le général Ghislain Réty : “On fait prendre des risques aux auteurs, aux personnels du GIGN et potentiellement même si on les limite au maximum, à la population. Interpeller un véhicule sur l’autoroute, ce n’est jamais anodin”.
En moyenne, le GIGN intervient une fois par mois sur un go fast. Depuis 2007, date où les go fast ont commencé à sillonner la France, il n’y a eu aucun mort ni même aucun blessé en intervention menée par les super-gendarmes.
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