Gard : un sans-papiers sauve une nonagénaire d'un incendie, le maire veut le régulariser

Un Algérien de 29 ans a sauvé une nonagénaire d'un incendie le 15 avril dernier, à La Grand-Combe, dans le Gard. Un acte héroïque qui lui vaut le soutien du maire de la commune, qui va demander sa régularisation.

La Grand-Combe, dans le Gard (Illustration).

Crédit : Pascal GUYOT / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Son courage pourrait lui valoir d'être régularisé en France. Un sans-papiers vivant dans le pays depuis une dizaine d'années a réalisé un acte héroïque. Cet Algérien de 29 ans a sauvé une nonagénaire des flammes le 15 avril dernier, à La Grand-Combe, dans le Gard. Un fait d'armes qui lui vaut le soutien du maire de la commune, qui va demander sa régularisation.

"Je vais m'en occuper, le prendre sous mon aile et demander à la Préfecture un dossier de régularisation", a expliqué ce vendredi 24 avril Patrick Malavieille, le maire communiste de cette ancienne cité minière durement frappée par le chômage et la pauvreté.
"On parle parfois de la jeunesse avec un a priori, ou alors on évoque les jeunes dans les pages des faits divers où ils ne sont pas toujours à l'honneur. Cet événement met en valeur le courage et la bravoure", a insisté l'édile de La Grand-Combe, petite commune à 60 km au nord-ouest de Nîmes.

Le 15 avril, en plein confinement, Houari Hakiki avait porté secours, aidé d'un ami, à une femme de 92 ans bloquée dans un immeuble en feu, avant même l'arrivée des secours sur place. Mais l'homme avait pris la fuite en entendant la sirène des pompiers, sans doute par peur d'être arrêté par la police.

Il fallait absolument la sauver, ça pouvait être ma grand-mère"

Houari Hakiki, sans-papiers algérien de 29 ans.

"J'étais avec Houari et on a vu des flammes. Il m'a dit 'Viens on va voir ce qui se passe'", a raconté cet ami, Malik Zaid, 26 ans. "À notre arrivée sur place les pompiers n'étaient pas encore là et une dame était au second étage, sur le balcon", confie-t-il.

Les deux hommes n'écoutent que leur courage et montent les escaliers, découvrant que la nonagénaire a été enfermée à clef dans l'appartement par son aide-ménagère, partie faire des courses. Ils défoncent alors la porte pour la libérer. "Il fallait absolument la sauver, ça pouvait être ma grand-mère", a estimé Houari Hakiki, considérant son attitude simplement "normale". "Si c'était à refaire, je le referais", insiste-t-il.

La rédaction vous recommande