Il y a un an, les services publics quittaient la cité du Dr Ayme, à Cavaillon (Vaucluse) en catastrophe après deux fusillades en quelques jours. "La première fusillade, on pensait que c'était anodin. La deuxième fois, même ceux qui disaient que c'était pas grave ont été traumatisés", raconte Coralie, une conseillère de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) locale.
La plupart des trafiquants de drogue qui se faisaient la guerre sont désormais derrière les barreaux. Et la vie a repris, mercredi 2 novembre : les 40 agents de la CPAM sont de retour dans le quartier. "On ne s'est pas trop posé de questions (sur le retour au travail, ndlr)... On ne doit pas pénaliser qui que ce soit des bêtises de certains", réagit Coralie. Car le plan B, c’était de traverser tout Cavaillon pour se rendre sur un site provisoire de la sécurité sociale : des locaux exigus et des horaires moins adaptés, une double peine pour les habitants du quartier.
Le retour de la CPAM réjouit Nacera, dont les parents, âgés, vivent dans la cité. Cette guérilla entre trafiquants les a privés d’activité pour le 3e âge car le CCAS avait aussi plié bagage. "Ça va mieux maintenant. Avant, on avait peur, j'avais fait la demande de changement de logement pour mes parents".
Faire taire les revolvers et les fusils d’assaut s’est fait au prix d’un important investissement de la police municipale, du parquet et de la préfecture qui n’ont pas laissé la situation s’ankyloser, comme l’explique Sophie de Nicolaï, la directrice départementale de la CPAM. "Il y a une présence policière aux moments clés de l'entrée et de la sortie de nos personnels, ce qui est aussi rassurant pour les publics. Et il y a plus de proximité entre les différents acteurs de ce quartier, qui demeure sensible."
Car le trafic subsiste. Alors qu'il y avait plusieurs points de deal, il n’y en a plus qu’un désormais. Les dealers sont beaucoup moins nombreux et se font plus discrets après une année marquée par des descentes et des perquisitions en rafales de la police judiciaire. Écoutes, filatures, saisies d’armes : la PJ a déployé d'importants moyens pour identifier et interpeller les deux équipes de malfaiteurs, originaires de deux quartiers d’Avignon, qui s’affrontaient à une vingtaine de kilomètres de chez eux, pour ce point de deal. Cela a entraîné 50 arrestations et une trentaine de personnes incarcérées en un an qui ont mis fin à ce conflit et redonné un peu de vie dans un quartier où tout le monde vivait calfeutré.
"Des assurés nous disaient que le courrier n'était plus délivré, les infirmiers ne venaient plus, les médecins ne se déplaçaient plus. Ils étaient pénalisés pour une minorité qui gangrénait le quartier", raconte une conseillère. L’accalmie est fragile, mais la tranquillité est revenue résidence du Dr Ayme, cité qui porte le nom de ce dentiste communiste, très attaché à la gratuité des soins.
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