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Fusillade à Paris : ce que l'on sait des coups de feu qui ont fait 3 morts

Une attaque à l'arme à feu a fait au moins trois morts à Paris. Le suspect, un homme de 69 ans, a été interpellé. Il était déjà connu des services de police.

Au moins trois personnes ont été tuées à Paris vendredi.
Au moins trois personnes ont été tuées à Paris vendredi.
Crédit : Luka Bakaric-Mulholland / AFP
Fusillade à Paris : ce que l'on sait
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Nicolas Barreiro & Arthur Pereira & Cindy Hubert & AFP

Plusieurs coups de feu ont été tirés ce vendredi 23 décembre, en fin de matinée, à Paris. Le bilan s'est alourdi en début d'après-midi : trois personnes sont mortes et trois autres sont blessées, dont une en urgence absolue. 

La fusillade s'est déroulée un peu avant 12h dans le centre de la capitale, dans le Xe arrondissement, rue d'Enghien. "Les fusillades sont intervenues dans le centre communautaire kurde (…) ainsi que dans un restaurant juste en face du centre communautaire et chez un coiffeur", explique la maire du Xe arrondissement, Alexandra Cordebard. "Une enquête est en cours, le quartier est complètement bouclé (…) il sera probablement bloqué toute la journée", précise l'élue.

Sur place, des dizaines de camions de police et de pompiers encerclent les lieux. Selon nos informations, une personne qui sortait du salon de coiffure a été touchée par l'assaillant. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin s'est rendu sur place aux alentours de 16hDénonçant un "acte odieux", Élisabeth Borne a apporté son "plein soutien aux victimes".

"Sept à huit coups de feu dans la rue"

Sur place, les habitants ont entendu les détonations sans pour autant s'inquiéter. Le quartier étant particulièrement animé, le bruit ne les pas alertés. Pour beaucoup, c'est en voyant arriver les véhicules de police et les sirènes que la panique a commencé. 

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Une commerçante d'un immeuble voisin raconte auprès de l'AFP avoir entendu "sept à huit coups de feu dans la rue". Selon un habitant du quartier, "il y avait des gens en panique qui criaient à des policiers : 'Il est là, il est là, avancez', en désignant un salon de coiffure". Il ajoute : "J'ai vu des policiers rentrer dans le salon où j'ai vu deux personnes à terre, blessées aux jambes, j'ai vu le sang".

Un homme qui a assisté à la fusillade depuis la terrasse d'un café raconte au micro de RTL que le tireur s'est rendu au centre culturel, puis au restaurant kurde et enfin chez le coiffeur. Dans le salon de coiffure, il a touché trois personnes avant d'être maîtrisé par les deux coiffeurs, détaille le témoin.

Une attaque préméditée ?

Comme l'a précisé la maire du Xe arrondissement de Paris, une enquête a été ouverte pour assassinat, homicides volontaires et violences aggravées. Le tireur a été interpellé, il s'agit d'un homme de 69 ans déjà connu de la justice. Selon deux sources policières, il s'agit d'un conducteur de train à la retraite de nationalité française. Blessé, il a été emmené à l'hôpital, puis placé en garde à vue. 

Ses intentions restent inconnues à l'heure actuelle, mais la communauté kurde semble avoir été visée selon les premiers éléments relevés par les enquêteurs, qui écartent la thèse du coup de folie. C'est en tout cas le sens des infractions visées par la justice. Des éléments laissent penser que le suspect aurait prémédité son acte et qu'il aurait expressément visé le centre culturel kurde Ahmet Kaya et le salon tenu par un Kurde. 

"Les motivations exactes du tueur ne sont pas connues", a annoncé Gérald Darmanin sur place. Selon le ministre de l'Intérieur, le tireur "a manifestement agi seul" et "il n'est pas sûr que le tueur qui a voulu assassiner ces personnes l'ai fait spécifiquement pour les Kurdes. Il a voulu manifestement s'en prendre à des étrangers".

Gérald Darmanin ajoute que le sexagénaire n'était pas connu des services de renseignement et qu'il n'était pas fiché pour radicalisation et n'était pas rattaché à l'un des groupuscules d'extrême droite récemment dissous. "Il n'est pas certain qu'il ait un engagement politique quel qu'il soit même si, manifestement, ses motivations étaient une attaque contre les étrangers caractérisée, mais ça, l'enquête judiciaire le confirmera", a conclu le ministre.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est rendu sur place mais il n'y a "aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine", a indiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, écartant pour l'heure la piste d'un attentat. Devant la presse, elle s'est refusée à commenter les motivations du tireur présumé. Elle a toutefois ajouté que les éventuels "motifs racistes des faits (…) vont évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter".

Les antécédents judiciaires du suspect

La prudence reste toutefois de mise concernant ces accusations. Il va bien entendu y avoir une expertise pour savoir si l'homme souffre notamment de troubles psychiatriques. À ce stade, on sait que le sexagénaire présente des antécédents judiciaires de violence. En 2016, il a été victime d'un cambriolage et s'en est violemment pris à son cambrioleur en lui donnant des coups de couteau. Il a été condamné fin 2021 pour cette affaire. 

Mais juste avant son procès, il a été l'auteur d'une nouvelle agression, au sabre cette fois, sur un camp de migrants dans le XIIe arrondissement de Paris. Trois personnes avaient été blessées. Dans cette affaire, l'instruction est toujours en cours. L'