Depuis le début de la pandémie, le gouvernement s'évertue à mettre ne place des mesures de soutien aux entreprises, notamment via le chômage partiel massif. Et pour éviter les fraudes que ne manqueront pas d'essayer de mettre en place certains, les contrôles et les enquêtes ont aussi été renforcés. C'est dans ce cadre que la police judiciaire de Lyon a mis au jour un réseau d'escroquerie au chômage partiel.
La fraude implique un ensemble de huit sociétés fantômes dans la région Sud-Est qui auraient ainsi perçu de manière indue environ 2,4 millions d'euros, a appris l'AFP auprès des responsables de la division de lutte contre la criminalité financière.
Tout commence à la fin du mois d'août lorsque Tracfin, le service du ministère de l'Économie chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent, remarque des anomalies à propos d'une entreprise de la région de Saint-Étienne. Le service de Bercy alerte alors la police judiciaire au sujet de ce qu'il pense être une "suspicion d'escroquerie en bande organisée". Tracfin s'aperçois que 400.000 euros d'indemnisations du chômage partiel, liées à la crise sanitaire, ont été alors indûment perçus.
L'entreprise, qui prétendait être un loueur de véhicules, avait déclaré 49 salariés, émargeant chacun en moyenne à 4.000 euros par mois, alors qu'elle n'en employait aucun, selon une source proche du dossier. Après un premier signalement au parquet de Saint-Étienne, les enquêteurs s'aperçoivent en épluchant les mouvements bancaires de l'entreprise que sept autres sociétés sont elles aussi destinataires d'indemnités indues, prétendant également exercer dans la location de véhicules ou les économies d'énergie.
Un vaste circuit de blanchiment et de versements croisés entre les différentes structures du réseau est alors reconstitué, alimenté par les aides accordées au nom du "quoi qu'il en coûte". "On a affaire à un réseau d'escroqueries commises au préjudice de l'État", confirme Judicaële Ruby, commissaire divisionnaire de la section économique et financière de la PJ de Lyon. Sur les 2,4 millions d'euros d'indemnités versées jusqu'au mois dernier aux huit sociétés fantômes, 1,4 million ont été saisis par les enquêteurs au titre des avoirs criminels.
Concernant le millions d'euros restant, une partie aurait été caché à l'étranger, avec notamment des mouvements de fonds repérés vers Hong-Kong par la PJ lyonnaise. Par ailleurs, les aigrefins s'avèrent être gourmands, avec une demande initiale d'aides de près de 3,4 millions d'euros au titre du chômage partiel.
Trois personnes, toutes connues pour des faits d'escroquerie, ont été interpellées mardi 23 février autour de Saint-Étienne et dans l'Isère. Un quatrième mis en cause a lui été arrêté dans les Bouches-du-Rhône par la PJ marseillaise. 30.000 euros en liquide ont été saisis chez ceux qui sont soupçonnés d'être les "têtes de réseau", s'appuyant sur des "gérants de paille", d'après les enquêteurs.
"On sait qu'il y a et qu'il va y avoir énormément d'escroqueries par rapport à tous les dispositifs d'aide mis en place par l'État dans cette crise. Les escrocs surfent sur les failles du système économique, mais nous ne restons pas sans réaction face à ces phénomènes", affirme Judicaële Ruby.
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