Un comité d'expert mandaté par l'UEFA - l'instance européenne du football - vient de rendre son rapport sur les incidents qui ont terni la finale de la Ligue des champions au Stade de France, en mai dernier. Celui-ci n'est pas tendre avec les autorités françaises. À la lecture du rapport, il apparait très clairement que la menace identifiée n'était pas la bonne.
Le rapport dénonce en effet un schéma du maintien de l'ordre basé sur une hypothèse erronée : la présence massive de hooligans parmi les supporters de Liverpool. Cette erreur, qualifiée "d'inexplicable" a conduit à un dispositif policier et gendarmesque "incapable de réagir aux événements".
Soit à réagir, d'une part, à la présence massive de délinquants à l'abord du stade, venus pour détrousser les spectateurs, qui n'avait pas été anticipée. Les témoignages recueillis par l'UEFA vont tous dans le même sens : pendant des heures, rien n'a été fait pour mettre un coup d'arrêt aux agressions.
D'autre part, les forces de l'ordre n'ont pas réussi à canaliser l'énorme masse de supporteurs. Délinquants, supporteurs et spectateurs sans billet se sont donc retrouvés massés contre les grilles, puis gazés par les gendarmes mobiles.
En tant qu'organisateur du match, l'UEFA "ne pouvait en aucun cas déléguer le schéma de la sécurité à la FFF et à la préfecture de police", conclut également le rapport. "L'UEFA devait garder un rôle de coordination".
Autre critique sévère : avoir attribué, après-coup - et de concert avec les forces de l'ordre, le chaos à des "hordes de spectateurs sans billet". Le panel d'enquête dit n'avoir trouvé aucune preuve de cela. La conclusion est donc sans appel : nous sommes passés tout près d'une catastrophe majeure avec des centaines de victimes.
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